La première phase de la mise en œuvre de la stratégie du développement rural est finalisée suivant les prévisions et les orientations de la tutelle et du supplice du terrorisme, plusieurs décennies durant. Les habitants des mechtas, des archs… et autres structures sociales occupant les espaces ruraux ont saisi le message : l'initiative et sa réussite ne doivent émaner que d'eux-mêmes. Mieux, l'Etat n'encouragera plus l'assistanat. Les populations, qui ont bien assimilé cette philosophie, commencent d'ores et déjà à accueillir les fruits de leur travail et des efforts consentis. Les citoyens ont compris que leur avenir ne peut se concevoir et se réaliser que dans leurs douars et à partir de leurs terres. En termes plus clairs, le dispositif arrêté pour le développement rural et ses mécanismes d'exécution sont, entre autres, deux paramètres qui les ont convaincus à reprendre le travail de la terre. L'amélioration de leur situation socioéconomique par la construction de l'habitat rural et l'aide pour des projets de proximité que ces habitants identifieront eux-mêmes a intéressé. L'offre est alléchante. Certes, ce n'est pas un véritable bouleversement qui s'est produit dans ces régions, mais le fait que la mentalité d'assisté cède la place à l'esprit d'initiative vaut son pesant d'or pour l'avenir. La révolution, dans sa dimension socioéconomique pure, s'effectue progressivement, mais sûrement. Les wilayas qui ont connu un franc succès dans ce domaine ont fait des émules parmi les 48 autres. Le ministre délégué chargé du Développement rural suit de près la mise en application de cette stratégie. De ses diverses visites des zones rurales à l'intérieur du pays, il en ressort optimiste et confiant quant à l'avenir de sa politique. Durant ses sorties sur le terrain, M. Benaïssa met l'accent sur la rationalité dans la mise en œuvre des Projets de proximité de développement rural (PPDR). Maintenant que l'étape de sensibilisation est achevée, place désormais à la rationalité appelée “bonne gouvernance”, des opérations identifiées. La première bataille du ministère était liée, au début, au transfert des mécanismes et des aides aux populations rurales. Les questionnements des gens du début de cette politique ne sont plus les mêmes, trois années plus tard. La bonne gouvernance, pour le ministre, c'est également l'évaluation et le contrôle à tous les niveaux de responsabilité. “Pour une meilleure gouvernance dans les milieux ruraux.” Tel est le slogan qui résume la seconde phase de la stratégie de développement rural. Le souci du ministère est plus profond car plus de 13 millions d'habitants occupent les territoires ruraux. “Il faut moderniser et développer l'agriculture tout en faisant de même pour les autres secteurs qui activent sur ces localités et animent les populations rurales”, soulignera le ministre délégué qui a animé une conférence, hier, à l'Institut national agronomique (INA). Néanmoins, il n'a pas manqué de signaler le manque flagrant de communication, de formation et d'innovation dans la concrétisation de ces projets. Pour cela, il a été mis en place un nouveau système de diagnostic dénommé SADDR. Il s'agit en fait d'un instrument composé d'une centaine d'indicateurs qui renseignent sur la situation socioéconomique et les conditions de vie de ces gens dans les espaces ruraux. Cet outil sera d'un apport considérable, y compris pour les autres secteurs qui aspirent à concevoir une stratégie fiable à l'avenir. Badreddine K.