Au dixième jour de grève des transporteurs par fourgons et minicars assurant les dessertes entre Boukhalfa (plus de 10 000 habitants) et la ville de Tizi Ouzou (4 à 5 km), ainsi que ceux desservant par bus la cité universitaire, à la sortie ouest du chef-lieu de commune et de wilaya, un statu quo semble prévaloir pendant que les usagers, en général, et les étudiants de la cité universitaire, en particulier, souffrent le martyre. Par leur action, les transporteurs veulent attirer l'attention des autorités locales sur l'état délabré d'un tronçon de quelque deux kilomètres de route sur leur itinéraire.“Au niveau duquel nos véhicules subissent des dégâts et des pannes insurmontables, nous revenant à des milliers de dinars de réparation”, indique un groupe de transporteurs qui s'est présenté au bureau de Liberté. Ils affirment en tant qu'habitants de Boukhalfa que ce tronçon n'a plus été réparé “depuis sa seule et unique réfection vers 1986 ou 1987. Pis, les trottoirs, qui ont été démolis à la veille de la visite du président de la République à Tizi-Ouzou, dans la prévision de les remettre à neuf, ont été laissés en l'état. Les flots d'eau potable se déversant à ce niveau suite à une rupture de la conduite AEP aggravent la situation”. “Au début de la grève, nous avons reçu la visite d'un représentant de la daïra qui nous a promis de faire quelque chose. Rien ! À ce jour !” précisent d'autres intervenants. Ce qui fait le plus mal, ajoutent les protestataires, qui envisagent de déposer un préavis pour occuper et couper la route à la circulation dans les prochains jours, “c'est surtout ces étalements de tapis de bitume superflus pour des routes ou des rues qui n'en ont pas vraiment besoin, alors qu'on observe un mépris à l'égard de ceux qui en ont besoin réellement… Lamentable ! Ne trouvez-vous pas ?”, s'est offusqué un des vétérans des transporteurs. Des étudiantes de la cité universitaire de Boukhalfa, sérieusement pénalisées par cette grève — elles ont “raté plusieurs fois les cours”—, espèrent trouver au retour des vacances cette route réparée. “Car même à pied elle est impraticable. Il n'y a que ceux qui ont des 4-4 qui s'en sortent indemnes du bourbier”, se sont lamentées quelques étudiantes. Salah Yermèche