Le président tchadien Idriss Deby est à Abuja (capitale politique du Nigeria), où il doit s'entretenir avec son homologue nigérian, Olusegun Obasanjo, des tensions croissantes entre le Tchad et le Soudan. Deby entend démontrer, preuve à l'appui, à Obasanjo, président en exercice de l'Union africaine (UA), l'existence d'une “agression contre le Tchad menée par le régime soudanais”. La tension s'est brutalement aggravée depuis une dizaine de jours entre le Tchad et le Soudan voisin, N'Djamena, accusant Khartoum d'abriter et soutenir les rebelles tchadiens qui ont attaqué, le 18 décembre, des localités à la frontière entre les deux pays. Khartoum a démenti soutenir ces rebelles. Mais Deby a accusé le président soudanais Omar el Bechir de vouloir déstabiliser son pays, estimant qu'il méritait ni d'accueillir à Khartoum comme prévu le prochain sommet de l'UA les 23 et 24 janvier ni de devenir le prochain président de l'organisation panafricaine. Le président tchadien a demandé l'organisation d'un sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) avant celui de l'UA. L'UA a dépêché une délégation dans les capitales des deux pays ces derniers jours pour tenter de désamorcer la crise. D. B.