Selon un communiqué de la présidence de la République, le chef de l'Etat profitera de son retour au pays pour procéder à la signature de la loi de finances 2006. Abdelaziz Bouteflika sera de retour à Alger samedi prochain. Citant “une source officielle”, l'Agence Presse-Service révèle que le chef de l'Etat procédera le jour même à la signature de la loi de finances pour l'exercice 2006, comme de tradition au siège de la présidence de la République. La source de l'APS ne précise pas cependant si le Président repartira à Paris aussitôt cette formalité exécutée. La période de convalescence qui lui a été prescrite étant fixée à une vingtaine de jours. C'est en tout cas ce qu'avait annoncé le professeur Messaoud Zitouni devant les caméras de l'ENTV, le 17 décembre dernier. Apparu en compagnie du Président dans une séquence de 12 minutes que l'Unique a diffusée en ouverture du JT de 20 heures, le médecin s'est montré rassurant sur l'état de santé de son patient. Il avait indiqué que M. Bouteflika avait définitivement quitté l'hôpital militaire du Val-de-Grâce et poursuivait, depuis le matin même, sa convalescence dans sa résidence parisienne. Le décor où a été filmé le Président est une suite de l'hôtel Meurice, proche de l'hôpital. D'apparence pâle et fatigué, le chef de l'Etat, habituellement si loquace, s'est contenté de quelques bribes de phrases, jouant la carte de la franchise et de la dédramatisation. “C'est la volonté de Dieu. Ce qui s'est passé sera dit ici. Nous n'avons rien caché. Tout sera dit avec précision, clarté et transparence. On ne peut être responsable de la oumma et cacher des choses à son peuple. Le professeur Zitouni est là avec moi pour répondre à vos questions, avec mon total assentiment”, a-t-il assuré. S'étant déplacé avec lui au Val-de-Grâce et l'ayant accompagné durant son séjour à l'hôpital, le professeur Zitouni, tout au long de son exposé, s'est employé à exclure tout aspect de gravité dans le mal qui a affecté le chef de l'Etat, réitérant qu'il s'agit “d'une hémorragie d'origine gastrique”. Dans le bulletin de santé, le premier et le seul diffusé au début du mois de décembre, il soulignait déjà que le chef de l'Etat avait été opéré d'un ulcère hémorragique, que l'intervention s'était déroulée dans d'excellentes conditions et que son état ne présentait aucun motif d'inquiétude. “Les suites opératoires se sont déroulées de façon tout à fait favorable puisque tous les paramètres cliniques et paracliniques étaient dans les normes”, avait-il renchéri lors de son intervention télévisée. Cependant, loin de couper court aux rumeurs, les explications du médecin ont alimenté davantage la spéculation. Sans doute, le silence entretenu sur la maladie du Président, dans les premiers jours qui ont suivi son évacuation dans la capitale de l'Hexagone, a-t-il exacerbé la cacophonie. Même les déclarations rassurantes du Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, celles du ministre d'Etat et patron du FLN, Abdelaziz Belkhadem et du chef de la diplomatie, Mohamed Bedjaoui, n'ont pas mis fin à la confusion des esprits. M. Belkhadem, le plus réconfortant de tous, a assuré que le chef de l'Etat reviendra aux affaires bientôt. Selon lui, outre la signature de la loi de finances, il procédera à la promulgation des décrets d'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, votée le 29 septembre dernier. Samia Lokmane