L'année ressemble pour le président à une série ininterrompue de déboires, de la gestion de l'ouragan Katrina à la nomination manquée à la Cour suprême ou au scandale au sein du cabinet Cheney. L'Gonflé à bloc par sa réélection pour un second mandat en novembre 2004, George W. Bush est rapidement retombé sous le feu des critiques à l'entame de l'année 2005. L'opinion publique s'est rapidement alarmée devant la situation en Irak et les sujets de grogne s'accumulent : prix de l'essence, déficit public, immigration… Tout est allé de travers, comme le montre sa cote de popularité qui a plongé à moins de 35% d'opinions favorables à la mi-novembre. Le président américain aura vécu une année 2005 pleine d'échecs. Il suffit de comptabiliser le nombre de rebuffades qu'il a essuyées au Congrès pour s'en convaincre. La reconduction en l'état du projet de loi antiterroriste Patriot Act pour six mois seulement, alors que depuis une semaine le président George W. Bush lui-même et tout l'état-major républicain ne cessaient de réclamer un tout ou rien, est sans doute le revers le plus douloureux. La Maison-Blanche a également dû plier sur l'interdiction explicite de la torture, après des mois de campagne intense menée par le républicain John McCain. George Bush a dû renoncer une nouvelle fois à ouvrir une réserve naturelle de l'Alaska, l'ANWR (Arctic National Wildlife Refuge), projet qui figure dans son programme depuis son élection de novembre 2000, à des forages pétroliers, au nom de la lutte contre les approvisionnements énergétiques à l'étranger. Son plan de privatisation partielle des retraites s'est heurté à l'hostilité de l'opinion, plusieurs responsables du Parti républicain ont été frappés par des scandales, un des responsables de la Maison-Blanche a été inculpé pour avoir trompé la justice, la violence en Irak n'a pas diminué d'intensité. L'inculpation de l'ancien chef de cabinet du vice-président Dick Cheney, Lewis Scooter Libby, dans l'affaire de la divulgation de l'identité d'un agent de la CIA dans la presse, constitue un autre coup dur pour le locataire du bureau ovale. Le blason de l'administration Bush a également été terni par la lenteur de la réaction des autorités après les ravages de l'ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans et dans les régions alentours. En effet, l'ouragan Katrina a achevé de casser l'image du président pour n'avoir pas su prendre la direction des secours à temps. Il a été critiqué sur un de ses points réputés les plus forts : ses qualités de décideur, son leadership. Quant à la guerre en Irak, que le président des Etats-Unis traîne comme un boulet, elle représente un sujet de mécontentement pour le peuple américain. Il y a lieu de noter une amélioration récente de la cote de popularité du président, après la baisse des prix des carburants à la pompe et la campagne de communication tous azimuts lancée par la Maison-Blanche à l'occasion des élections législatives irakiennes. Ceci étant, une nouvelle chute de popularité n'est pas à exclure, avec l'affaire des écoutes téléphoniques qui peut valoir beaucoup de désagréments au patron de la Maison-Blanche. L'on précisera que c'est surtout chez ses propres partisans que Bush a marqué des points. Chez les démocrates et les indépendants, en revanche, sa cote a peu bougé. Bush est fragilisé et il est tributaire des informations en provenance d'Irak. Une chose est sûre, une majorité d'Américains désapprouve sa façon de piloter le pays, l'économie et surtout la guerre, qu'ils considèrent comme une erreur, comme l'indique la majeure partie des sondages d'opinions quelle que soit l'appartenance de l'institut de sondage. K. ABDELKAMEL