Le président américain n'arrête pas de dégringoler dans les sondages. Son honnêteté est même mise en doute dans un dernier sondage et, à l'étranger, ses inconditionnels commencent à s'éloigner de lui. L'honnêteté personnelle de Bush est mise en doute pour la première fois par plus de la moitié des Américains, selon un sondage réalisé pour la chaîne de télévision ABC. 58% estiment qu'il n'est pas honnête. Son taux de popularité stagne à 39%, le niveau le plus bas depuis sa première élection en novembre 2000, avec 64% qui désapprouvent sa politique en Irak. La cote de confiance de Bush dégringole au sein de son propre parti. Apparemment, c'est l'enfer pour Bush qui avait promis, au lendemain de sa réélection, un second mandat d'espoir. Et l'inculpation du principal collaborateur de son vice-président pour parjure, n'est que son plus récent revers. Il y a près d'un an, le président républicain était au zénith de son pouvoir et de sa gloire. Une majorité d'électeurs l'avait dûment réélu, légitimant ses politiques. Au même moment, son parti renforçait sa majorité au Sénat et à la Chambre des représentants. Aujourd'hui, c'est Bush qui est humilié. C'est la dégringolade pour lui. Ce n'est pas le premier locataire de la Maison-Blanche à connaître des difficultés au cours d'un second mandat. En fait, presque tous ses prédécesseurs ont vécu des crises durant cette période. Le 43e président se relèvera peut-être, comme son modèle, Ronald Reagan, qui a fait la paix avec Mikhaïl Gorbatchev après avoir été impliqué dans l'affaire Iran-Contras. Mais Bush semble avoir perdu prise. Cet été, il a passé cinq semaines de vacances au Texas, donnant l'image d'un homme déconnecté de la réalité. Pendant qu'il pédalait aux côtés de Lance Armstrong le vainqueur récidiviste du tour de France, ses marines continuaient de tomber en Irak. Le jour où l'ouragan Katrina a frappé, le président donnait en Californie son énième discours pour défendre l'intervention américaine en Mésopotamie après avoir été photographié avec une guitare et un sourire aux lèvres. L'animateur de radio, Rush Limbaugh, puissant porte-voix de la droite, ne se retient plus pour brocarder à son tour Bush. Depuis son discours sur les décombres du World Trade Center, Bush misait sur une image forte, celle du président en guerre. Depuis l'ouragan, ses opposants le définissent par son “incompétence”. Pour diriger les secours américains, il avait nommé Michael Brown, le copain d'un copain. Pour la Cour suprême, il choisissait son avocate personnelle, une confidente et, qui plus est, une femme sans expérience en droit constitutionnel. Il n'avait pas prévu la fronde de son propre camp. Il a été obligé de revoir sa copie en retirant sa candidate en faveur de l'avortement mais il mit le feu aux poudres en relançant la question de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Il n'a pas eu le temps de regagner les faveurs de sa droite évangéliste que lui a sauté dans le visage l'affaire Plame, qui a commencé avec l'inculpation d'un de ses proches. S'il faut se fier à un article du Daily News d'un journaliste bien informé sur la Maison- Blanche, Bush s'emporte souvent et blâme tout le monde, y compris Karl Rove, son sherpa, et Dick Cheney, son vice-président. Sa cote de popularité n'arrête pas de chuter. À l'étranger, mêmes ses inconditionnels commencent à prendre du large. Le président du Conseil italien, Berlusconi, a publiquement annoncé que la guerre en Irak a été une erreur. Le Britannique Blair n'en pense pas moins, même s'il ne le dit pas encore ouvertement. D. Bouatta