En venant du MCO au WA Tlemcen, Nadjib Medjadj ne s'attendait pas à trouver une équipe décimée, où pas moins de huit titulaires ont quitté le club. Ces départs n'ayant pas été remplacés, le WAT se retrouve dans les profondeurs du classement. Medjadj nous dresse un état des lieux. Liberté : Quel bilan faites-vous du parcours de votre équipe après la fin de la phase aller ? Medjadj Nadir : Notre parcours est en deçà de nos espérances. Nous misions sur 22 ou 24 points à la fin de la phase aller et nous en sommes à seulement 18, soit 6 points de retard sur nos prévisions. C'est peu, surtout par rapport aux points perdus à domicile. Les raisons sont tellement multiples que je ne peux pour l'instant les énumérer toutes. Toutefois, je peux vous en citer quelques- unes. D'abord, les bouleversements vécus par le club à l'intersaison, ce qui a retardé l'arrivée du nouveau président. Du coup, le WAT a repris le travail en retard. Il faut aussi ne pas perdre de vue la saignée de joueurs. Justement, combien de joueurs ont quitté le club ? Pas moins de huit, tous titulaires l'année passée. Pis, on a pas pu procéder à leur remplacement à cause de la crise financière aiguë qui mine le WAT. Pourtant l'arrivée d'un nouveau président est de nature à faire bouger les choses... Justement, nous saluons l'énorme effort que fait le président et son entourage pour améliorer les choses. Il essaye tant bien que mal de colmater les brèches afin que le club ne sombre pas dans la crise, car on a remarqué durant cette phase que le WAT commençait à ne plus intéresser le public. Je suis optimiste, car le président et son équipe font de leur mieux pour mettre tous les moyens à la disposition du club. Le mercato est ouvert. Y a-t-il des joueurs que vous avez ciblés pour un probable renfort ? Nous comptons nous renforcer par quelques éléments qui peuvent nous apporter ce plus dont on a besoin. À ce jour, rien n'est clair, mais l'opération se poursuit. Nous essayerons de gérer cette situation bien comme il se doit, afin de relever le défi du début de saison qui, ma foi, est très difficile. Nous tenterons de nous rattraper durant la phase retour. Le match que nous avons remporté aujourd'hui (match de coupe contre le MSPB, ndlr) doit constituer une référence pour mes joueurs. La volonté et l'envie nous ont permis d'arracher une qualification, synonyme d'un nouveau départ. J'ai retenu cette forte détermination de mes joueurs qui se sont battus et ont prouvé qu'on peut compter sur eux. Ils ont besoin d'être mis en confiance pour s'exprimer pleinement sur le terrain. Vous n'avez pas encore donné les noms des joueurs susceptibles de venir renforcer l'équipe ? Nous n'avons rien d'officiel. Mais je peux vous dire que nous attendons deux joueurs camerounais, un Colombien, soit deux avants-centres et un libéro. Tout sera clair cette semaine. On ne peut plus recruter au marché algérien pour la simple raison qu'il est devenu intouchable, les joueurs que nous recherchons coûtant trop cher. L'attaquant de Batna n°18 (Boukhrouf) par exemple, qui a réalisé aujourd'hui un grand match, ne vous intéresse-t-il pas ? Je suis prêt à le prendre maintenant, car c'est un très bon élément. Mais pensez-vous que le MSPB va le lâcher ? En tout cas, je ne le pense pas. Il y a beaucoup de joueurs qui nous intéressent, mais le rapport qualité-prix nous décourage. Ne pensez-vous pas que le fait d'évoluer sur du tartan (stade des frères-Zerga de Tlemcen) soit un handicap ? C'est un élément à ne pas négliger. Le WAT a joué depuis 30 ans sur du gazon naturel. Le retour au tartan a complètement faussé nos habitudes de jeu, notre manière de jouer et aussi le comportement technico-tactique de nos joueurs. Quelles sont vos ambitions pour la seconde phase du championnat ? Nous allons nous battre à fond pour atteindre l'objectif principal du club, à savoir le maintien parmi l'élite. Je sais que ce ne sera pas facile, mais on fera tout pour quitter la zone rouge afin de jouer le reste de la saison avec moins de pression. Le WAT ne mérite pas sa place actuelle. C'est un club formateur qui a donné plusieurs joueurs de renom. Et la Coupe d'Algérie ? Pour le moment, elle ne figure pas dans nos objectifs. Nous nous attelons à tout faire pour sauver le club. Si on parvient à bien négocier notre parcours, on ne crachera pas, à ce moment-là, sur la Coupe d'Algérie qui a ses propres sensations. Permettez-moi cependant, à l'occasion du nouvel an 2006, de présenter au peuple algérien mes meilleurs vœux de bonheur et de prospérité, en lui souhaitant également une bonne fête de l'Aïd El Adha. R. A.