Bien sûr, on a souvent entendu des noms lors des manifestations culturelles dans la localité d'Ath Yenni : artistes, artisans, bijoutiers…, mais ce que d'aucuns daignent ignorer, parfois, demeure anonyme derrière chaque réussite. En effet à l'espace culturel Mouloud-Mammeri, une maison de la culture qui, pour le moins qu'on puisse dire, est qu'elle représente un bijou qui sombre presque dans la précarité et les manques à gagner. Inauguré depuis presque une année, l'espace culturel Mouloud-Mammeri dispose d'une dizaine de micro-ordinateurs, d'un auditorium, d'une bibliothèque renfermant environ 2 000 livres, toutes filières confondues. Sous l'égide du P/APC qui, selon Dalila Labraoui, ne ménage aucun effort pour encadrer et prendre en charge tous les besoins de cet établissement des produits d'entretien de base au moyen de chauffage en passant par le ménage. Cependant, les trois demoiselles qui ne se lassent pas de travailler d'arrache-pied, sacrifiant même le plus souvent leur journée de repos, week-end y compris, n'ont pour “récompense” que le statut d'emploi de jeunes, “et cela dure depuis trois ans”, nous apprend Mlle Labraoui. “Nous avons toujours été mobilisées derrière toutes les manifestations culturelles à Beni Yenni ; nous nous sommes même engagées à satisfaire nos collégiens, lycéens et étudiants qui préfèrent travailler ici pour plus d'une raison”, ajoutera-t-elle. À l'heure qu'il est, l'engagement et l'amour dans le travail ne suffisent pas pour durer longtemps et résister. “Ce dont nous avons besoin aujourd'hui c'est un poste permanent : plein emploi”, ne cessent d'exhorter les trois collègues à l'attention des instances concernées, tout en tenant à rendre hommage à la compréhension et l'engagement de M. Tabèche, P/APC de Beni Yenni qui “se soucie en permanence des problèmes de notre jeunesse”, insistera l'interlocutrice. Par ailleurs, l'espace culturel Mouloud-Mammeri souffre de manque à gagner. “les livres du domaine berbère nous manquent énormément”, dira la bibliothécaire qui nous révélera avec regret que “des touristes français et belges se sont étonnés dernièrement de ne pas trouver des ouvrages sur Mammeri et son œuvre complète”. Ainsi, dans l'espoir de glaner un peu plus de moyens (micros, logiciels, livres…) et pour ne plus décevoir la forte demande de la meilleure frange sociale, les jeunes, les étudiants, les collégiens et même des sortants de l'université, la petite équipe de l'espace culturel Mouloud-Mammeri “souhaite que l'on se penche un peu plus sur l'amélioration des conditions socioprofessionnelles et la sauvegarde de ce chef-d'œuvre architectural qui date de l'époque coloniale”. En effet, en visitant les lieux, le regard est frappé par la vétusté de l'installation électrique qui représente souvent un danger permanent. L'espace mériterait bien un coup de rafistolage. Il y va même de sa sauvegarde. LIMARA B.