Au lendemain de son déplacement à Sig, ponctué par un match nul (1-1) face à l'ASM Oran, la JSK a eu bien du mal à surmonter une double déception. D'une part, les Canaris regrettent amèrement l'occasion ratée d'une précieuse victoire qui leur aurait permis de se propulser à la troisième place du classement et se rapprocher ainsi à quatre points du leader, l'USMA, défait à Chlef surtout lorsqu'on rappellera que la formation kabyle avait longuement mené au score (1-0) avant de concéder une égalisation dans le temps additionnel. Mais au-delà des regrets purement sportifs, les canaris semblaient surtout déçus par les graves incidents qui ont marqué la rencontre et surtout par le fait que “la caméra de l'ENTV n'a rien divulgué, comme elle a l'habitude de le faire à Tizi Ouzou et à Boumerdès” pour reprendre l'expression d'un dirigeant de la JSK. Amaouche, Dob Mounir, Bendahmane, Besseghier et Gaouaoui, blessés, la JSK se souviendra très certainement de la triste péripétie à Sig où pourtant rien ne présageait une “guerre des tranchées”. A ce propos, Mounir Dob que nous avons pu joindre hier matin paraissait encore traumatisé par sa blessure à la tête, qui aurait pu avoir des répercussions très graves. “Après la pause de la mi-temps, nous avons quitté les vestiaires pour rejoindre le terrain lorsque je reçus des tribunes un énorme bloc de pierre sur la tête. Effondré sur la ligne de touche où je devais recevoir les soins nécessaires, nous avons alors été arrosés lâchement d'une pluie de projectiles notre soigneur et moi, alors que l'arbitre allait siffler la reprise”, dira Dob, qui ne comprend pas de tels dérapages. “C'est inhumain ! Notre football a atteint sa cote d'alerte. Où va-t-on ?”, dira-il. “Ce qui m'a surtout désolé, c'est l'agressivité et la vulgarité des propos affichés durant tout le match par les joueurs de l'ASMO qui était pourtant jadis une grande école de football et de sportivité”, dira-t-il encore. “En fait, j'avais la tête bandée et j'ai essayé de reprendre la partie mais au bout d'une dizaine de minutes, je fus évacué vers l'hôpital de Sig pour recevoir trois points de suture et c'est un miracle que je m'en sois tiré à bon compte”, ajoutera Dob qui fut rejoint à l'hôpital par Yacine Amaouche, blessé au dos et évacué par ambulance. “Nous avons vécu l'enfer à Sig et j'espère que l'arbitre et le délégué du match feront preuve d'objectivité pour relater les faits car ce qui s'est passé jeudi dernier à Sig doit interpeller la FAF et la LNF. personnellement, je suis dégoûté du football car la situation se dégrade de plus en plus sur le terrain”, conclut Dob. “Mais ce n'est pas possible, notre football est tombé bien bas, il faut tirer la sonnette d'alarme, sinon ce sera le calvaire à chaque match”, dira l'ex-capitaine des Verts qui aura certainement connu d'autres décors et surtout une tout autre mentalité à Auxerre, Valence, Tottenham, Monaco, voire dans les pays du Golfe. “Imaginez-vous qu'au moment où j'ai quitté le terrain à Sig, on m'a balancé un autre projectile des tribunes qui, fort heureusement, ne m'a pas touché. C'est grave !”, conclut Saïb, qui, à cette allure, n'exclut pas l'envie de raccrocher définitivement les crampons. M. H.