Le chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, Lucio Guerrato, termine sa mission à Alger en beauté. Il offre, avec le concours de ses collègues de la délégation, une belle affiche cinématographique, certes pas exhaustive mais très représentative du cinéma dans les pays de l'Union. Le vent du nord souffle sur Alger. Un vent bien chaud en images et en émotion en cette période hivernale au vu d'une affiche affriolante. Alger, qui sera, du 18 au 27 janvier, “capitale” du film européen, première manifestation du genre, signe par cet acte un traité d'amitié avec le septième art qui revient en force en ce début d'année 2006 et avec ses partenaires du Vieux Continent. Le premier et dernier festival, chapeauté par Lucio Guerrato en sa qualité de chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, en collaboration avec Sora Production, propose aux cinéphiles algérois une série de projections dans trois disciplines filmiques : longs métrages, courts métrages et jeune public. “Après le succès de la dernière édition du festival européen en Algérie, il nous a semblé naturel d'imaginer un autre évènement qui puisse être aussi populaire ; le premier festival du film européen en Algérie. Une occasion pour le public algérois de découvrir les derniers succès du cinéma européen d'aujourd'hui et de les apprécier dans leur diversité”, a expliqué le chef de la délégation à la faveur d'une rencontre avec la presse, organisée hier matin à l'hôtel El Aurassi. Grâce à cette initiative, le public aura l'occasion de voir et d'apprécier des films inédits et de grands succès sur la scène cinématographique européenne et mondiale. “Des œuvres récemment primées ou sélectionnées lors de grands festivals en Europe, tels que Cannes, Venise, Berlin ou Locarno”, tient à préciser M. Guerrato. Trois projections quotidiennes, 13h, 16h30 et 19h, sont proposées à la salle Ibn-Zeydoun de l'Office Riadh El Feth, un espace qui abrite les différentes manifestations du festival européen. Onze films sont proposés dans le registre longs métrages, à savoir Mar Adentro de Alejandro Amenabar (Espagne), oscar du meilleur film étranger en 2005 pour Les autres avec la très distinguée Nicole Kidman. Caterina va en ville de Paolo Virzi (2004) représentera l'Italie. Il raconte la vie d'une adolescente qui s'installe à Rome avec ses parents. Une histoire sociopolitique. Land of Plenty de Wim Wenders représentera, quant à lui, l'Allemagne et revient sur les évènements du 11 septembre. Le réalisateur de Papa est en voyage d'affaire (Palme d'or au festival de Cannes 1985), Emir Kusturica, sera présent à Alger à travers son film La vie est un miracle, une coproduction France/Serbie/ Montenegro de 2004. Le Danemark et la Grèce seront respectivement représentés par Strings (Ficelles) de Anders Ronnow Klarlund et Sur les chemins de la vie de Pantelis Vougaris. La Belgique propose La femme de Gilles de Frédéric Fonteyne, une histoire de femmes au sens propre du terme. Le film, adaptation de l'œuvre de Madeleine Bourdhoux, sera au centre d'un travail sur l'adaptation cinématographique de l'œuvre littéraire avec les étudiants de l'université de Bouzaréah. Les représentants du service culturel de la Belgique proposent, en parallèle à la projection du film, une rencontre avec Nadia Benzekri, qui présentera Une lumière la nuit. Une autre histoire de femme nous viendra du Royaume-Uni avec Yasmin (2005) de Kenneth Glenean. D'une actualité percutante, le film décrit la crise identitaire que vivent de nombreuses femmes musulmanes en Occident. Partagée entre le conservatisme et la modernité, Yasmin, une jeune Pakistanaise mène une double vie au nord de l'Angleterre. Exils de Tony Gatlif de France, prix de la mise en scène à Cannes en 2004, est un road movie qui ramène deux jeune gens en Algérie. Dauphin de Fernando Lopes représentera le Portugal pour raconter la vie entre le petit village de Gafeira et la vie bohémienne de Lisbonne. Pour les courts métrages, on notera la projection de Nacho Viagalondo, d'Espagne, prix de la jeunesse au festival de Clermont-Ferrand 2003, Le réveil de Marc Henri Wajnberg de Belgique, prix de la semaine internationale de la critique au Festival de Cannes, Copy Shop de Virgil Widrich d'Autriche, prix de la meilleure création au Festival de Clermont-Ferrand, La falaise de Faouzi Bensaïdi, L'Union fait la force de Hans Peter Moland de Norvège, grand prix du Festival Clermont-Ferrand, Le P'tit Bal de Philippe Decouflé de France, prix spécial du jury au Festival de Tampère, Finlande, et enfin Cousine de Lyès Salem, césar du meilleur court métrage en 2005. Des films d'animation sont proposés au jeune public. Il s'agit notamment de Au début, tout était noir... (10 min), L'oiseau gris (11 min), Florian et Malena (13 min) et Le trésor de Mole (10 min). Le second programme est composé de trois films d'animation de la Belgique, d'Ecosse et de Norvège. On citera Arthur (5 min), Les Sorciers (7 min) et Le roi qui voulait plus qu'une couronne (30 min). Avec un programme aussi riche, la délégation de la Commission européenne à Alger aura certainement tenu sa promesse de diversifier son activité culturelle et artistique qui se limitait jusque-là à la musique. Wahiba Labrèche