Le système s'est finalement avéré un instrument efficace de stabilisation des populations rurales dans les zones montagneuses, steppiques et sahariennes, tout en contribuant à l'augmentation du patrimoine foncier agricole. Lancé deux années avant la mise sur orbite du Plan national de développement agricole (Pnda) en 2000, le programme de mise en valeur des terres, par le biais de la concessions, est en train d'impulser une remarquable dynamique au secteur de l'agriculture dans les périmètres auxquels il était destiné, à savoir les zones rurales et reculées du pays qui ont tant besoin de cet apport. Sept années donc après son lancement, l'heure est au bilan, même partiel, des actions entreprises jusque-là. Les chiffres contenus dans un rapport de la Générale des concessions agricoles (GCA), organisme créé pour gérer pour le compte de l'Etat ce programme, illustrent parfaitement les avancées réalisées dans la mise en valeur des terres. Ainsi, selon ce rapport, ces actions ont permis de revaloriser plus de 432 700 ha de terre, dont le quart, c'est-à-dire quelque 107 000 ha, l'a été durant les dix premiers mois de l'année passée. Le système adopté a donc permis d'augmenter de manière sensible le patrimoine foncier qui, malgré toutes les mesures prises pour sa préservation, continue de subir, par ailleurs, détournements et dégradations. C'est dire que le programme a atteint ces dernières années sa vitesse de croisière en multipliant les soutiens et les actions d'accompagnement de nombreux projets d'investissement ou de revalorisation. Pour rappel, les responsables du ministère de l'Agriculture et du Développement rural avaient assigné à ce programme un triple objectif en termes de réalisations : de la mise en valeur de 693 669 ha, de l'octroi de 41 720 concessions et de la création de 173 629 emplois. Jusqu'à octobre 2005, le taux d'avancement réalisé concernant l'octroi de concessions a atteint plus de 50%, puisque l'on dénombre près de 25 000 concessions accordées. Le bilan, en ce qui concerne les postes d'emploi créés dans ce cadre, est jugé, quant à lui, plus intéressant. En effet, les travaux engagés, toutes actions confondues, ont généré, selon le même rapport, plus de 150 000 emplois dont près de 34 000 pour la période allant de janvier à octobre 2005. Ce qui constitue sans nul doute un signe de bonne santé pour ce programme. En termes de réalisations, les opérations lancées ont porté sur l'amélioration foncière de quelque 126 000 ha et la plantation de 61 000 ha d'arbres fruitiers. Pour les dix premiers mois de l'année 2004, ces plantations ont concerné plus de 18 000 ha. L'amélioration constatée est donc nette dans ce volet. D'ailleurs, cela fait très longtemps que le marché algérien n'avait pas connu une telle abondance de fruits et de légumes générée par une hausse importante de la production. Les grandes cultures raflent la part du lion en s'adjugeant quelque 10 500 ha, alors que les plantations arboricoles en extensif ont touché plus de 5 000 ha. Les plantations viticoles, phœnicicoles et pastorales ont porté sur un peu plus de 4 000 ha. Et comme le programme en question ne se limite pas aux actions d'amélioration foncière, d'autres secteurs ou activités ont bénéficié des bienfaits apportés par ce nouveau concept agricole, à l'image de l'hydraulique agricole, l'électrification, l'ouverture des pistes, l'apiculture… Bien évidemment, toutes ces actions réunies ont permis d'enclencher un processus de désenclavement de nombreuses régions retirées du pays et de contribuer par là au retour de dizaines de milliers de familles qui, pour la plupart, ont fui leurs villages en raison de l'insécurité provoquée par les groupes islamistes armés. H. S.