Après l'annonce de l'exclusion de cinq cadres du parti, dont le coordinateur communal de Béjaïa, le RND de Béjaïa semble livré à une véritable guerre de tranchées marquée par des tiraillements qui s'emparent du collectif militant. La première session post-électorale du conseil de wilaya du RND de Béjaïa, qui se tiendra aujourdh'ui à l'hôtel Royal, s'annonce houleuse puisqu'au menu de cette réunion figure le bilan moral et financier de l'année 2005. Les résultats obtenus par le RND dans la wilaya de Béjaïa, à l'issue des élections partielles du 24 novembre 2005, ne manqueront certainement pas de provoquer un tollé dans les rangs de cette instance régionale du parti. C'est au cours de cette séance de travail que le secrétaire de wilaya, M. Omar Alilat, devra annoncer l'exclusion “officielle et définitive” des cinq militants accusés “d'avoir mené une campagne de dénigrement contre le parti lors de la campagne électorale pour les partielles du 24 novembre 2005”. Selon M. Alilat, c'est le secrétaire général en personne, en l'occurrence M. Ahmed Ouyahia, qui a signé les décisions de radiation de ces cinq militants dont le cas relève d'une faute de troisième degré. Les cinq membres “remerciés” ne veulent pas, quant à eux, rester les bras croisés puisqu'ils rejettent carrément ces décisions jugées “arbitraires”. Pour eux, toutes les sanctions prises à l'encontre des militants du RND à Béjaïa s'avèrent nulles et non avenues étant donné que le bureau de wilaya n'a jamais recouru au conseil de discipline, laquelle instance est seule habilitée à statuer sur un cas disciplinaire. “Comment oser prononcer la radiation d'un militant, alors que celui-ci n'a jamais comparu devant le conseil de discipline de wilaya ?” s'interroge M. Hafid Boudrahem, le désormais ex-premier secrétaire du RND au niveau de la commune de Béjaïa. Muni d'une déclaration portant le cachet du bureau communal de Béjaïa, M. Boudrahem s'est présenté, hier, à notre rédaction régionale pour dénoncer ceux qu'il qualifie “d'arrivistes” au RND et qui “veulent nous présenter comme des boucs émissaires devant l'échec cinglant de leur manière de gérer le parti à l'échelle régionale”. Les rédacteurs de ladite déclaration ont tenu à exprimer leur soutien à leur coordinateur communal ainsi qu'aux autres militants exclus, arguant que “quels que soient les griefs retenus contre eux, ils devaient comparaître, en premier lieu, devant la commission de discipline, conformément à l'article 29 des statuts du parti. Chose qui malheureusement n'a pas été respectée”. M. Djama Salem, un autre ancien membre du bureau de wilaya chassé du RND depuis plus de trois années, profite de cette nouvelle vague d'exclusions pour refaire surface en rejoignant le camp des “dissidents”. Celui-ci qualifie ces exclusions de “stratégie suicidaire” menée, selon lui, par les membres du bureau de wilaya du RND. “Cette manœuvre vise à éliminer tous les cadres susceptibles de faire de l'ombre à l'équipe de M. Alilat, et ce, en prévision des prochaines élections législatives”, soutient-il. Voulant apporter de l'eau au moulin de son camarade Boudrahem, M. Djama Salem a tenu à rappeler que son exclusion des rangs du parti est une “décision arbitraire”, dont le seul instigateur n'est autre que l'actuel secrétaire de wilaya. KAMEL OUHNIA