Cinq cadres et militants du RND à Béjaïa sont exclus des rangs du parti dans ce qui semble être une réplique aux résultats fort mitigés réalisés par le parti lors des dernières élections partielles. Hafid Boudrihem, président du bureau communal à Béjaïa et figurant en tête de liste des éléments radiés, affirme que la « purge » est ciblée et vise à endosser la responsabilité de l'échec à des éléments qui n'ont été associés ni de près ni de loin à la démarche électorale, au mépris des textes qui régissent le fonctionnement du RND. L'homme affirme qu'il ne se laissera pas faire et exhibe une déclaration de soutien signée par les membres de son bureau et s'en prenant avec virulence à Omar Allilat, le premier responsable du bureau de wilaya. Le sujet a été évoqué lors du conseil de wilaya, tenu jeudi dernier, le premier depuis les partielles du 24 novembre 2005. Dans le bilan moral et financier, le docteur Brahimi, le directeur de campagne, a ainsi fait remarquer qu'« en plus des spécificités de la région, pas toujours favorables, certains n'ont pas joué leur rôle », dans une allusion claire aux exclus accusés, par ailleurs, d'avoir travaillé contre certains candidats présentés. Dans la foulée, M. Allilat avertira de « sanctions sévères » à l'encontre de ceux qui, à l'avenir, « feront de leurs camarades ou de leurs hiérarchies un sujet de discussion dans les cafés ». Des propos repris par le rapport politique adopté par le conseil de jeudi dernier et qui, lui, stigmatise un travail de sabordage. Les exclusions pour « faute grave de troisième degré » sont signées par le secrétaire général du parti lui-même, apprend-on encore, et via proposition de la commission de discipline au niveau de la wilaya. Une commission devant laquelle les concernés n'ont pas comparu, comme affirmé par M. Boudrihem. « Il n'y a point de violation des statuts en l'occurrence. La commission de discipline a bel et bien statué sur le cas des exclusions, même si elle n'a pas eu à entendre les mis en cause dans la mesure où ceux-ci, entrés en dissidence, s'étaient déjà inscrits en dehors des schémas organiques », répond M. Bouchoucha, chargé de l'information au niveau du bureau de wilaya. L'affaire, à en croire la déclaration des membres du bureau communal de Béjaïa, ne saurait s'arrêter là puisque les signataires soutiennent continuer à lutter pour que le RND « ne soit jamais une caserne ou une entreprise privée ». M. S., R. Oussada