Pour le parti de Hocine Aït Ahmed, “les affaires publiques sont gelées et totalement suspendues en attendant les arrangements et les rééquilibrages internes au sérail”. Le Front des forces socialistes de Hocine Aït Ahmed s'est montré une nouvelle fois très virulent à l'égard de la politique menée par le pouvoir en place. Brossant un tableau des plus sombres de la situation générale du pays, le parti a relevé, dans une déclaration rendue publique hier, à l'issue de la réunion ce week-end de son conseil national, que “l'impasse politique est intégrale” et que “les institutions sont dans l'immobilisme et l'attente”, estimant que “la maladie du chef de l'état a fini par contaminer le fonctionnement de ces institutions”. Pour le parti de Hocine Aït Ahmed, “les affaires publiques sont gelées et totalement suspendues en attendant les arrangements et les rééquilibrages internes au sérail”, alors qu' “aucune ouverture politique ne pointe à l'horizon et le système continue à cultiver le mensonge et la corruption”. Le FFS en veut pour preuve de ses affirmations la loi anticorruption votée récemment par l'Assemblée nationale et qui relève, d'après le parti, “du mensonge et du mépris à l'égard des cadres intègres, des travailleurs et à l'endroit du peuple algérien qui assiste impuissamment à la dilapidation officielle de ses richesses et de son patrimoine”. Commentant la situation des libertés publiques, le parti considère que “toutes les règles de bonne gouvernance sont bafouées” puisque, selon lui, “toutes les libertés publiques sont systématiquement réprimées et le pays donne l'image d'un vaste centre pénitencier”. Le FFS souligne, à ce propos, que “les interpellations, les menaces, voire les incarcérations, font office de politique et de doctrine chez nos gouvernants” et que “les mirages de l'état de droit sont vite rattrapés par une réalité des plus tristes”. Dans son réquisitoire sans appel, la formation d'Aït Ahmed, qui met en exergue les nombreux obstacles que continue de dresser le pouvoir devant les syndicats autonomes, ne manque pas, en revanche, de régler son compte à la centrale syndicale. “Le refus d'agréer les syndicats autonomes, l'atomisation des syndicats existants et l'orchestration de coups d'état dans les organisations et les partis politiques mettent à nu la stratégie d'anéantissement et d'éradication absolus de l'expression politique et syndicale autonome”, note la déclaration du FFS qui estime qu'“excepté les syndicalistes de salon d'une centrale, devenue un des centres distributeurs de la rente, les travailleurs algériens pataugent dans le désarroi et la misère”. La déclaration du FFS s'attaque, par ailleurs, à la charte pour la paix et la réconciliation du président Bouteflika, estimant que “cette charte que le système a teinté de paix et de réconciliation s'est avérée être une farce électorale dont la finalité est la consécration de l'impunité”. Hamid S.