Les potentialités touristiques existent et même, dirait-on, à profusion, en matière d'infrastructures et de compétences humaines. les dents grincent et beaucoup de choses sont à parfaire ou à combler pour relancer le tourisme dans les Aurès. La wilaya de Batna dispose de 16 hôtels, d'une capacité totale de 823 lits. Ces hôtels sont le Chelia, El Hayet, Karim, El Mansour, Essalem, l'herbe verte, El Aourès, le nord d'Or de Aïn Touta, El Kzhina, Tobna de Barika, lamatrs, Tighit, les meublés touristiques de Hazzem (d'une capacité de 52 lits). Ces derniers sont concentrés au chef- lieu de la wilaya de Batna. Parmi la liste mentionnée, trois hôtels sont pour le moment en arrêt pour des raisons non avouées. Pour le projet et les demandes d'investissement, on nous informe que 4 projets d'investissement touristique sont en cours de réalisation (d'une capacité d'accueil de 150 chambres et de 250 lits), dont l'un à Barika et 3 autres à Batna. 6 demandes d'investissements d'hôtels d'une capacité d'accueil de 260 lits sont déposées au niveau du ministère et attendent l'approbation des plans d'aménagement. Avec l'apport en nature de ces hôtels, les capacités d'accueil vont connaître une nette augmentation en nombre de lits et de chambres. En attendant que l'activité touristique reprenne, les hôtels existants suffisent largement pour répondre à la demande des touristes, spécialement les étrangers dont l'arrivée est au compte-goutte, pour le moment. Le problème qui se pose actuellement se traduit par la qualité des services et les commodités de séjour offerts aux touristes. Et pour que les touristes choisissent les Aurès comme destination, il faut que toutes les commodités d'un séjour lui soient offertes, en plus des richesses dont la région dispose. Les sites naturels à visiter sont à chercher du côté de Ghouffi, Oued Lobiod, Menaâ, Larbaâ, Bitam, M'doukel, Hidoussa, R'haouet, Belzma, le lac de Boumia, des plaines de communes de Djerma, Boulhilet et de Chemora, le barrage de Timgad… Pour les sites archéologiques, c'est du côté de Diana (Zana), Medrassen, Timgad, Lambèse, Tobna , entre autres, qu'il faut y aller. Les régions de la wilaya de Batna en pullulent. L'implantation des auberges et des hôtels devrait se faire à proximité des sites naturels et archéologiques. Aussi, un grand intérêt devrait être accordé à l'esthétique des façades et de l'intérieur des auberges et des hôtels, à la catégorie, à l'architecture, à l'urbanisme et se défaire de la civilisation des cubes de béton qui sont en train de raviner la beauté de nos villes et villages. Beaucoup de retard est à rattraper de ce côté-là. Tous les types de tourisme sont à essayer et le plus rentable est à encourager. On devrait insister sur la coopération avec les secteurs tels que l'artisanat et la culture pour décoller le tourisme dans la région. Toute initiative individuelle est vouée à l'échec. De ce fait, les agences de voyages privées à Batna devraient entrer en jeu et apporter leur part de collaboration en ramenant les touristes vers la région. Les propriétaires de ses agences devraient être sensibilisés aux améliorations, sur les plans culturel et économique, qu'ils pourraient rapporter aux différentes localités de la wilaya et les postes d'emploi qu'ils peuvent créer. Un créneau à prospecter ! À travers le territoire de la wilaya de Batna, on dénombre 21 agences de voyage dont le plus grand nombre est implanté dans la capitale des Aurès. Malheureusement, selon l'avis de certaines personnes relevant du secteur du tourisme, un certain nombre d'agences de voyage, pour ne pas généraliser, ne contribue pas efficacement à la relance ou au décollage du tourisme dans la région. Tous les témoignages se recoupent et mettent une part de responsabilité de cet état sur le dos des professionnels. Les gens y exerçant sont dépourvus des compétences et de savoir-faire dans le domaine des activités touristiques. Et le secteur du tourisme ne devrait pas compter sur eux aller de l'avant. Beaucoup reste à faire dans ce domaine. Des séances de coordination et de sensibilisation sont à entreprendre pour faire bouger les choses et créer le “déclic” dont le directeur de tourisme de la wilaya n'a pas cessé de parler lors de l'entretien qu'il nous a accordé. Les gens du métier devraient se secouer pour promouvoir le secteur et le dynamiser afin de le faire sortir de son marasme. B. Belkacem