La wilaya de Boumerdès recèle d'importantes potentialités touristiques. Les retards dans les projets d'aménagement et le climat d'insécurité ont freiné l'essor dans ce secteur. Située en Kabylie, à quelques encablures seulement d'Alger, Boumerdès est une wilaya côtière qui regorge de potentialités touristiques. Plages magnifiques, forêts verdoyantes, sites historiques…, autant d'atouts à même de la propulser au même rang ou au-delà de celui des wilayas les plus attractives du pays. Son littoral s'étend sur plus de 80 km, de Boudouaou El Bahri à l'ouest jusqu'à Afir à l'est. Un chapelet de 41 plages, dont 25 autorisées à la baignade, longe cette côte. De ce fait, le tourisme balnéaire se taille la part du lion en la matière. Il se concentre essentiellement dans trois communes, en l'occurrence Boumerdès, chef-lieu de wilaya, Zemmouri et Cap Djinet. Ceci est dû au nombre de plages et d'infrastructures d'accueil dont disposent ces municipalités. A titre d'exemple, à Zemmouri l'on dénombre 3 plages autorisées à la baignade, 3 complexes touristiques dotés de toutes les commodités, y compris une piscine pour l'un d'entre eux, et 9 campings familiaux y sont implantés. Dans d'autres communes cependant, à l'instar d'Afir, Boudouaou El Bahri et Dellys, l'on ne trouve aucun établissement d'accueil. Même pas une chambre à louer. Les autorités rassurent cependant qu'Afir sera doté de son premier hôtel avant la fin de l'année en cours. Au total, la wilaya dispose actuellement de 15 établissements hôteliers, 10 campings familiaux et 9 centres d'accueil. Ce qui représente plus de 9830 lits. D'autres structures d'hébergement viendront augmenter les capacités d'hébergement de la wilaya, si l'on se fie au plan d'action de la direction locale du tourisme. On annonce la réalisation d'un complexe touristique et de 15 autres hôtels. Trois de ces derniers seront réceptionnés au cours du premier semestre de l'année en cours, tandis que 5 autres seront prêts avant la fin de la même année. Pour le reste, dont les travaux sont à l'arrêt en raison de problèmes financiers et administratifs, 3 d'entre eux font l'objet d'une opération de réévaluation comme il sera procédé à la relance des travaux de 2 autres avant la fin du mois de juin prochain, ajoute-t-on. Les autorités compétentes ont entrepris des démarches similaires dans l'objectif de relancer les chantiers des 3 autres hôtels, selon la direction du tourisme. Outre Afir, ces établissements devront bénéficier aux communes de Boumerdès, Tidjelabine, Dellys, Boudouaou, Zemmouri et Cap Djinet. L'autre volet susceptible de booster le secteur, grâce aux paysages féeriques des villages et des municipalités rurales de la wilaya, est le tourisme de montagne. En effet, certains endroits ont tous les atouts qui leur permettent d'attirer des touristes des quatre coins du pays, voire de l'étranger. Entre autre, l'on peut citer Keddara, perchée sur le magnifique mont Bouzegza et dominant le barrage qui porte son nom, ainsi que Timezrit et Ammal. Les sites et monuments historiques constituent une autre potentialité considérable à mettre à profit du secteur. Ce riche patrimoine ancestral est éparpillé sur les différentes contrées de la wilaya. Des remparts romains à Thenia et Si Mustapha au mausolée du roi de Koukou à Tidjelabine, en passant par la fontaine de Cap Djinet et le pont de Laâziv Zaâmoum. Sans oublier bien sûr le plus important des monuments historiques de la wilaya, à savoir la Casbah de Dellys. D'après certains spécialistes du domaine, celle-ci serait la plus ancienne casbah d'Algérie. Cependant, le tourisme bute sur d'innombrables écueils à Boumerdès. Parmi eux, l'insécurité. Cette situation est due aux activités terroristes dont souffre la quasi-totalité des localités de la wilaya. « Comment se fait-il que les plages d'Alger en général, et plus particulièrement celles sises à l'ouest de la capitale, ont pu être sécurisées alors qu'ici à Boumerdès, à quelques dizaines de kilomètres seulement de ces dernières, les terroristes sévissent toujours ? », s'indigne un investisseur dans le domaine. Les investisseurs évoquent également « l'absence du soutien de l'Etat ». « Malgré la menace terroriste, nous avons pris le risque de contracter des crédits bancaires et d'investir dans ce secteur sur le territoire de la wilaya. Survenu juste au lancement de l'activité pour certains d'entre nous, le séisme de mai 2003 nous a provoqué d'énormes dégâts. Depuis, nous sollicitons les pouvoirs publics afin qu'ils interviennent pour nous exonérer du taux d'intérêt, mais en vain. De ce fait, nous nous retrouvons seuls face à de multiples difficultés. Nous sommes abandonnés », se plaint M. Adim, propriétaire d'un complexe touristique sis à Zemmouri et président de l'association des investisseurs de Boumerdès. A cela s'ajoute la médiocrité des prestations en matière d'hébergement, transport et restauration. Dans la majorité des cas, ces services sont loin de répondre à la demande des consommateurs, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Plus grave, certaines mesures prises par les pouvoirs publics s'inscrivent en porte-à-faux avec le développement du secteur. L'exemple le plus édifiant est la décision de restreindre et de ne « plus autoriser » la vente d'alcool, prise par le wali. Autant de difficultés qui dissuadent le touriste de se rendre à Boumerdès.