750 ont été déclarés éligibles au régime de la semi-liberté et 719 ont obtenu des permissions de sortie. La proportion actuelle des récidivistes oscille entre 42% et 45%. Ce taux assez important (un peu moins de la moitié de la population carcérale qui fluctue entre 47 000 et 50 000), dénote la faillite des politiques de réinsertion menées jusque-là. Pour y remédier, la mise en place d'une stratégie nationale de réinsertion s'est imposée comme une priorité. Cette mission est dévolue à un comité interministériel de coordination des activités de rééducation et de réinsertion sociale des détenus, que le ministre de la justice a installé au siège de son département. En sa qualité de président, il a donné des orientations claires aux membres de cet organisme où prennent part 21 départements relevant de l'exécutif (Défense, intérieur, travail, éducation, solidarité…) ainsi que des ONG de la société civile et la commission consultative des droits de l'Homme. “La réinsertion des détenus n'est pas l'affaire d'une seule institution, mais le problème de toute la société”, a indiqué Tayeb Belaïz. La décision de mettre en place un comité de réinsertion date de février 2005. Le 8 novembre dernier, le chef du gouvernement a signé le décret exécutif n°05-429 fixant ses missions et son fonctionnement. Entre autres rôles dévolus au comité, figure sa participation à l'élaboration des programmes post-pénaux des détenus et l'évaluation périodique des actions menées en matière d'emploi dans les chantiers extérieurs et en semi-liberté. Il a également pour attribution d'apprécier la situation des établissements en milieu ouvert ainsi que l'application du régime de la liberté conditionnelle. La loi portant création du comité de réinsertion n'est pas l'unique texte d'application du nouveau code pénitentiaire. À titre d'exemple, les détenus sont autorisés à utiliser le téléphone pour communiquer avec leur famille. Désormais, les détenus démunis seront destinataires d'une aide financière à leur sortie de prison. “Cela servira à couvrir leurs frais d'habillement, de nourriture et de transport pour rejoindre leur famille. Mais, le montant n'est pas encore fixé”, précise néanmoins Mokhtar Felioune. S. L.