“Le temps de l'urbanisation anarchique doit cesser”, déclare Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. L'hôtel El-Aurassi a abrité, hier, la conférence de clôture sur le Programme d'aménagement côtier de l'Algérois (Paca). Durant cette rencontre à laquelle ont pris part des représentants du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), les participants ont débattu des problèmes que pose l'urbanisation de la côte située à l'est et à l'ouest de la capitale. Ce projet concerne une bande littorale s'étendant sur 112 kilomètres répartie sur 3 wilayas (Alger, Boumerdès, Tipasa), et ses initiateurs cherchent à allier le développement sans pour autant détériorer l'environnement. Cette région connaît, en effet, une croissance réelle, et selon des prévisions fiables, elle va avoir 2 millions d'habitants en plus à l'horizon dans les 20 prochaines années. C'est pourquoi, il est préconisé de prendre en considération les futurs besoins en matière d'eau potable et du traitement des déchets, sans, toujours porter atteinte à l'environnement. D'ailleurs un organisme chargé de la protection du littoral verra le jour dans les tout prochains jours, et il aura des bureaux dans toutes les wilayas concernées. “Nous devons maîtriser l'urbanisation et donner, notamment à Alger, son vrai visage de métropole. Il est impératif de faire cesser l'expansion des villes au détriment des terres de la Mitidja. Nous pensons que cette expansion doit se faire vers le Sahel pour protéger les terres agricoles”, affirme le ministre de l'Environnement. Pour le moment, les textes en vigueur interdisent toute construction en deçà des 300 m de l'endroit touché par les vagues de la mer. Ces mêmes textes préconisent que deux communes doivent être séparées par une bande non urbanisée de 3 kilomètres. Le non-respect de ces lois a engendré l'anarchie observée sur le terrain. Le programme arrêté par le ministère de l'Environnement privilégie l'urbanisation décidée par des comités techniques constitués de représentants de plusieurs communes. “Pour le moment, chaque commune agit seule, mais cela doit changer car l'urbanisation est une affaire concernant aussi les municipalités limitrophes. Une APC n'a pas réglé son problème, si elle ne déverse pas ses eaux usées à la mer, quand les égouts des autres communes le font sur son territoire”, explique M. Chérif Rahmani. Ce dernier rappelle que pour assurer un bon cadre de vie aux citoyens, il faut fermer les décharges publiques existantes, créer des centres d'enfouissement des déchets et trouver une solution aux 350 000 tonnes de résidus industriels (médicaments, pvc, huiles, etc.). Le ministre rappelle que le dossier de ce programme sera étudié en Conseil des ministres avant de lui dégager une enveloppe financière en vue de le lancer concrètement. SaId Ibrahim