Les ministres du Pétrole des onze Etats membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) semblent s'orienter, à la veille d'une nouvelle réunion extraordinaire prévue aujourd'hui mardi à Vienne, vers le maintien de leur production inchangée à 28 millions de barils/jour (mbj) jusqu'au mois de mars. La plupart des membres de l'Organisation, notamment l'Arabie Saoudite, l'Algérie, l'Indonésie, l'Irak, le Qatar et le Nigeria ont fait savoir, dans des déclarations publiques, l'inopportunité, “pour le moment”, de réduire le plafond de production en raison d'une part, des prix élevés du baril et, de l'autre, de l'abondance constatée de l'offre de pétrole brut. L'Algérie, dont la production pétrolière est en hausse graduelle et atteint, pour l'heure, quelque 1,4 mbj, estime par la voix de son ministre de l'Energie, M. Chakib Khelil, que l'Opep devrait reconduire son plafond de production. “Pour cette réunion, je pense que nous devrions laisser les choses telles qu'elles sont”, a-t-il déclaré à des journalistes à Vienne, ajoutant qu'il faudrait attendre la prochaine réunion, le 8 mars prochain, pour décider à la lumière de l'évolution du marché. “Nous verrons en mars ce qui se passera”, a-t-il dit. M. Khelil avait souligné, samedi dernier à Alger, que l'objectif de l'Organisation était de tout faire pour stabiliser les prix à des niveaux acceptables à la fois pour les producteurs et pour les consommateurs. Il avait estimé qu'il n'y avait pas “de justification à baisser la production car toute réduction ne ferait que créer encore plus de tension” sur le marché pétrolier international. Après avoir expliqué que la hausse actuelle des cours du brut était due notamment à une croissance soutenue en Chine et aux Etats-Unis ainsi qu'aux tensions géopolitiques (Iran, Irak, Nigeria) ou encore au climat, il a estimé que ces prix risquaient encore de connaître des niveaux records en raison de ces facteurs et d'autres comme le manque de capacité de raffinage. APS