Les nouvelles normes de gestion des dépenses exigent de nouvelles approches d'ensemble pour établir le coût réel de la santé sur un ou plusieurs exercices. Les anciennes règles de gestion ne prenaient en considération que la masse de remboursement des caisses d'assurances et le budget d'appoint à la charge du Trésor public pour arrêter la facture annuelle de la santé. Or, les établissements de soins ne sont pas le seul apanage du département de la Santé puisque le privé a investi le secteur, en plus des structures dépendant des entreprises publiques et d'autres ministères comme la Défense nationale. Pour maîtriser les dépenses de cet important chapitre, les règles de comptabilité tendent à inclure toutes les dépenses engagées pour la santé par tous les intervenants quelle que soit leur nature, public ou privé. Eu égard à l'importance de cette vision nouvelle, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a arrêté toute une batterie de mesures pour que les nouvelles normes de gestion soient appliquées dans le plus grand nombre de pays dans le monde. En collaboration justement avec l'OMS, le ministère de la santé organise depuis hier un séminaire-atelier de deux jours à l'Institut supérieur de santé publique de la Marsa. Déléguée spécialement de Genève par l'OMS, une experte en la matière formera les cadres de tous les secteurs aux nouvelles normes comptables. Les cadres algériens, qui ont déjà réalisé par leur propre moyen les comptes nationaux de santé pour les exercices 2000 et 2001, profiteront de ce séminaire pour peaufiner leurs connaissances et s'imprégner des méthodes de l'OMS. Leur travail a permis de cerner tous les paramètres du secteur de la santé, et d'évaluer les moyens humains et matériel existants en vue d'optimiser leur utilisation. C'est ainsi qu'il apparaît que la dépense moyenne de l'algérien pour sa santé tournait autour de 5 000 DA durant la période 2000-2001. Le même document évaluait les taux de financement du secteur par la Cnas et l'état respectivement à 34% et 65% durant la même période. Les responsables du ministère de la santé estiment que bien cerner les outils de gestion permettra de mieux exploiter les moyens existants. “Il faut utiliser les moyens en notre possession, qu'ils soient dans le privé, le public ou le parapublic”, affirme un spécialiste en épidémiologie. Ainsi, et grâce à la nouvelle approche comptable, les intervenants dans le secteur de la santé espèrent pouvoir profiter des résultats de ces études pour pouvoir réaliser la contractualisation dans les meilleurs délais. Saïd Ibrahim