Classé à la 4e position à l'issue de la 19e journée du championnat, le Paradou AC a surpris plus d'un. Personne ne donnait cher de la peau de cette jeune équipe qui joue pour la première fois de son histoire parmi l'élite. Totalisant 31 points, soit 9 longueurs de moins que le leader, la JSK, avec 9 victoires enregistrées, 4 nuls et 6 défaites, 25 buts inscrits contre 19 encaissés, le PAC réalise jusque-là un bilan très prometteur par rapport aux grosses cylindrées qui ont dépensé des milliards de centimes sans pour autant arriver à construire une équipe solide. Au PAC, les mots-clés demeurent incontestablement le sérieux et la gestion professionnelle des affaires quotidiennes du club. Les frères Zetchi, patrons du Paradou AC, n'ont pas brûlé les étapes ; ils sont partis d'un rien pour arriver à la cime du football. En dépit de leur fortune (industriels de carrelage, faïence, etc.), ils n'ont jamais eu la folie des grandeurs, préférant une gestion rigoureuse où le moindre sou est contrôlé, que de verser dans l'exhibitionnisme. Ils ont donc monté une équipe sur des bases solides et qui a commencé par le plus petit palier jusqu'à arriver en DI cette saison. Tout le monde s'accorde à dire que cette nouvelle équipe est devenue le symbole de la réussite et un modèle de gestion. Les Zetchi ont investi sur la jeunesse et la stabilité. “Pas de place à la politique de vedettariat”, ne cessent de répéter ses représentants, et ce, pour ne pas créer une zizanie au sein du groupe. L'équipe est donc bâtie autour d'un ou deux joueurs, dont Djediat en est le leader et qui ne cesse d'étonner par ses progrès depuis que Zetchi l'a déniché, il y a 5 ans, à Sour El Ghozlane. Aujourd'hui, ce joueur très élégant incarne la réussite du PAC qui est devenu par la force du temps une équipe très respectée. En dépit de l'absence du public, les joueurs se sont adaptés à cette situation ; ils jouent d'ailleurs sans la moindre pression ; c'est ce qui explique en grande partie le bon jeu développé par les Jaune et Bleu. Battre la mythique JSK par 3 à 0 avec l'art et la manière n'est pas à la portée de n'importe quelle équipe. Pourtant, les camarades de Messali l'ont fait à la phase aller en atomisant les Canaris à Bologhine par une éclatante victoire qui a donné à réfléchir à plusieurs autres équipes. Ce succès a mis davantage le groupe en confiance qui a gagné en maturité et en expérience. Les ambitions des Zetchi sont très mesurées, ils ne cessent de rappeler qu'ils sont en DI pour faire de l'apprentissage. Lors de la phase aller, ils ont bousculé la hiérarchie et brouillé tous les pronostics. Est-ce à dire que le président Kheïreddine Zetchi va revoir ses ambitions ? Les capacités démontrées lors des matches de championnat plaident pour des ambitions plus osées, car ils ont démontré, jeudi passé à Bologhine face à l'USMA, qu'ils sont capables d'aller plus loin que prévu. Kamel Bouhellal, le coach, dira en fin de partie : “On est toujours en apprentissage.” Mais, en réalité, il y a d'énormes potentialités dans cette équipe qui peuvent à tout moment chambouler, dans un proche avenir, les données du championnat. La réussite de cette équipe n'est guère le fruit du hasard, mais celui d'un long travail qui ne va pas s'arrêter là. Le seul défi qui reste pour les patrons de cette équipe est de ramener du public pour donner au club une autre dimension, car avec un public fidèle, l'équipe connaîtra d'autres sensations et sera obligée d'être poussée un peu plus vers l'avant. Une chose est sûre, contre l'USMA jeudi passé, le nombreux public a découvert une équipe du PAC qui n'a pas volé sa place actuelle et qui a émerveillé par la qualité de son jeu, la discipline et le travail. Il n'est donc pas à écarter que cette jeune formation puisse, d'ici la fin de saison, décrocher une place qui lui permettrait de jouer une compétition internationale. R. A.