À l'institut d'études et de recherches syndicales Iners-Solidarity Center pour la formation des cadres syndicaux de l'UGTA se sont ouverts, hier, les travaux du séminaire organisé conjointement par la centrale syndicale et AFL-CIO, centre américain pour la solidarité internationale du travail. Un organisme d'envergure syndicale affilié à la Confédération américaine du travail et qui compte le plus grand nombre d'adhérents avec 50 syndicats nationaux. En d'autres termes, un capital expérience qui sera très profitable au syndicalisme algérien au stade de balbutiements dans le secteur privé. “Dans le cadre de l'ouverture du marché en Algérie, qui est passée d'une économie planifiée à une économie libre, le syndicat a besoin aussi de se redéployer et de s'adapter à la nouvelle donne”, a déclaré hier M. Benmouhoub, chargé de l'éducation et de la formation syndicale au niveau de l'UGTA. Notre interlocuteur s'est longuement attardé sur la question pour indiquer que seules quelques grandes entreprises comme Danone, Henkel, Pepsi, Coca-Cola et prochainement Djezzy reconnaissent le droit à l'activité syndicale à leurs employés. “Nous avons du chemin à parcourir pour faire admettre et inculquer la culture du syndicalisme au niveau du patronat”, a insisté M. Benmouhoub en soutenant que l'UGTA doit commencer ce travail par elle-même à travers la révision de ses propres statuts. “La plupart des entreprises privées proposent aujourd'hui des contrats à durée déterminée (CDD), ce qui implique la précarité de l'emploi. Un état de fait qui n'encourage pas l'émergence de syndicat dans le secteur privé qui compte de nombreuses firmes dont le personnel ne dépasse pas 10 à 15 employés. Or, le syndicat ne peut exister en tant que tel que si le nombre des employés dépasse vingt”, a expliqué M. Benmouhoub reconnaissant, par ailleurs, que l'employeur se permet sans vergogne de se débarrasser de son employé dès qu'il apprend son adhésion au syndicat sans que personne ne puisse faire quoi que ce soit. “Ce séminaire servira de cadre d'échange d'informations et de formation pour les syndicalistes algériens. Les préparer et les éclairer sur des concepts tels que l'entreprise multinationale, la privatisation, etc.”, a déclaré pour sa part M. Jonathan Haddad, chargé de ce programme au niveau de AFL-CIO. D'autres représentants de cette organisation doivent intervenir, aussi, sur les thèmes inhérents à la “mondialisation et aux enjeux sur l'entreprise” ou encore “quels effets des mutations économiques sur l'entreprise”. Nabila Saïdoun