Le bureau de liaison du Centre international de solidarité syndicale (Solidarity Center Fal-Cio) pour la Maghreb ouvrira ses portes en mai prochain à Alger, a annoncé hier à Sidi Bel Abbès M. Rahma, responsable du département des relations extérieures et de l'émigration à l'UGTA. Le représentant de la centrale syndicale UGTA, accompagnant une délégation du Centre américain de solidarité syndical, s'est rendu hier à l'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) et au Complexe de machinisme agricole (CMA) dans le cadre d'un programme de coopération et de formation destiné « au renforcement de l'action syndicale en Algérie face aux effets de la mondialisation ». Les membres de la délégation ont pris connaissance au complexe électronique des « nombreuses contraintes structurelles et financières auxquelles est confrontée l'entreprise », lesquelles font planer le doute dans le milieu syndical quant à la préservation de l'emploi et la pérennité de l'outil de production. En effet, au cours d'une conférence-débat animée à la bibliothèque central de l'ENIE, en présence des cadres syndicaux UGTA de la wilaya, plusieurs intervenants ont mis l'accent sur « la nécessité de doter les structures syndicales locales des moyens et des connaissances appropriées pour faire face, sinon négocier au mieux de leurs intérêts le passage de l'entreprise vers un modèle de gestion différent » ; c'est-à-dire son éventuelle privatisation. « Nous avons grand besoin de l'expérience américaine en matière de syndicalisme, notamment pour ce qui est des modes d'organisation et de revendication au sein des entités économiques privées », a souligné M. Rahma. M. Jonathan, responsable du programme Maghreb et Proche-Orient, membre de la délégation, a indiqué : « Il est impératif de mettre en place un réseau d'action et d'assistance syndical en Algérie en mesure d'impulser une dynamique de croissance multisectorielle, qui permettra aussi aux syndicalistes algériens de s'adapter aux nouvelles formes de militantisme dans le monde, face à des mutations économiques souvent douloureuses. » Pour sa part, Mme Irina Losata, conseillère au Centre international de solidarité syndicale, a jugé « utile de renforcer le rôle des femmes syndicalistes dans le processus de transition d'une économie planifiée vers un modèle libéral, d'autant plus que la proportion de femmes actives en Algérie est loin d'être négligeable ». Plusieurs cycles de formation, une dizaine selon M. Rahma, sont programmés par le bureau de liaison d'Alger au profit des syndicalistes Algériens, et ce, en collaboration avec l'UGTA. A noter que cette visite de syndicalistes américains à Sidi Bel Abbès intervient une semaine seulement après celle effectuée par leurs homologues de la Confédération française des travailleurs (CFDT) et qui s'est intéressée particulièrement à la situation des femmes syndicalistes.