Des dizaines de milliers de foyers ont été privés de chauffage, en raison des coupures d'alimentation en gaz naturel. Au lendemain de l'acte de sabotage du gazoduc situé dans la localité d'Aomar, dans la wilaya de Bouira, reliant Hassi-R'mel à cap Djinet, une rupture de l'alimentation en gaz naturel a été signalée dans plusieurs wilayas du centre du pays. Il s'agit des wilayas de Aïn Defla, Médéa, Tizi Ouzou, Boumerdès, Alger, Blida, quelques localités limitrophes de la Mitidja, Tipasa, Bouira et Boumerdès. De sources proches de Sonelgaz, le rétablissement total de cette canalisation n'interviendra que dans les quarante-huit heures qui suivent, mais de nombreuses communes devront être réalimentées à partir d'aujourd'hui. Les mêmes sources ont également indiqué que d'énormes moyens humains et matériels ont été déployés sur les lieux de l'acte de sabotage où des équipes de Sonelgaz, notamment celles de la filiale de transport, travaillent d'arrache-pied pour rétablir l'ensemble du réseau touché avant les délais initialement fixés. Nos correspondants ont signalé que des milliers de foyers sont restés hier sans gaz naturel durant toute la journée au niveau de plusieurs villes du Centre. Au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, 4 000 clients de Sonelgaz, notamment à Boghni, Draâ El-Mizan, Tizi Ghenif et Aïn Zaouïa sont touchés par la rupture de l'alimentation en gaz. Aussi 4 000 habitants des localités de Kadiria, Lakhdaria, Aomar, au niveau de la wilaya Bouira, n'étaient pas alimentés en gaz de ville. Au niveau de la capitale, la coupure a été signalée du côté d'Alger-Est, à savoir Aïn Taya, Herroua et Rouiba. Même constat pour les zones d'activité industrielle du Centre. En effet, plusieurs usines fonctionnant au gaz, telles les fabriques de briques ainsi que des boulangeries, notamment ont baissé rideau durant toute la journée. Même le réseau électrique a connu des dérangements par endroits en raison des perturbations ayant affecté la centrale de cap Djinet, qui alimente une grande partie du pays en énergie électrique. Les équipes de Sonelgaz, qui ont immédiatement intervenu, ont dû recourir aux camions-citernes remplis de fuel pour alimenter la centrale électrique. Cette opération se poursuit toujours. Le manque à gagner pour Sonelgaz, dit-on, se chiffre à un milliard de centimes par jour. Face à cette situation, la population du Centre a dû recourir au gaz butane, sachant que le prix de la bouteille de gaz a doublé, voire triplé hier dans plusieurs wilayas du pays à l'image de Boumerdès où, en dépit des efforts colossaux de Naftal, la bonbonne de gaz demeurait un produit très convoité par les citoyens. Par ailleurs, les populations des villes de Médéa et Berrouaghia endurent, elles aussi, une situation des plus pénibles du fait de la rupture de l'alimentation en gaz naturel. Hormis quelques rares commerces qui ont continué à rendre service après avoir adapté leurs équipements au gaz butane, il était très difficile de trouver, à titre d'exemple, du pain dans les boulangeries et les épiceries. Les rares restaurants et autres pizzerias ouverts n'ont pu faire face à leur clientèle qui les a rapidement raflé les produits préparés. Ce qui a aussi ajouté au désarroi des foyers est la quête de la bonbonne de gaz qui n'était pas disponible au niveau des points de vente habituels de la région de Médéa, obligeant ceux qui pouvaient le faire à effectuer des déplacements vers les communes limitrophes et même au-delà. À Khemis Miliana, une vive tension sur le pain a été constatée en raison de la fermeture des boulangeries. Il était impossible de trouver une baguette de pain dans toute la ville. Les plus avertis sont partis à Sidi Lakhdar pour s'en approvisionner. Selon nos sources, la coupure de gaz a également touché des villes de la wilaya de Chlef. R. Hamou et correspondants