Le consul général de France à Alger, M. Francis Heude, a assuré par ailleurs que des réaménagements sont en cours pour en finir avec les trop longues files d'attente devant les guichets du consulat. Les délais d'octroi de visas pour la France seront sensiblement réduits fin 2006, a indiqué hier le consul général de France à Alger à des journalistes de la presse nationale. Ils seront de l'ordre de 15 à 20 jours, car les dossiers ne seront plus traités à Nantes (France), mais à Alger comme c'est le cas déjà pour le consulat à Annaba. M. Francis Heude a assuré que des réaménagements sont en cours pour en finir avec de trop longues files d'attente devant les guichets du consulat afin que l'accueil des demandeurs algériens soit à la hauteur de la volonté des deux pays d'améliorer encore davantage la qualité de leurs relations. De meilleures conditions d'accueil sont à présent possibles, car la demande algérienne a beaucoup baissé depuis quelques années. Des 800 000 dossiers reçus, il n'en parvient maintenant que 250 000 par an. Environ 150 000 ont une réponse favorable. M. Heude explique cette baisse par plusieurs facteurs. D'abord, l'amélioration des conditions sécuritaire et économique en Algérie, ensuite l'obligation aux demandeurs de payer les frais de traitement de leurs dossiers indépendamment des suites qui lui sont réservées par les services consulaires. Il faut savoir qu'auparavant une même personne pouvait envoyer plusieurs dossiers pour s'assurer en cas de perte de son courrier qu'au moins un arriverait à bon port. Le paiement au dépôt décourage évidemment cette pratique. Autre raison pécuniaire, la cherté des billets d'avion et celle de l'euro qui représentent du moins pour les visites familiales et de tourisme un sérieux handicap d'autant que l'image, véhiculée d'ailleurs par les médias français eux-mêmes, d'une France pays difficile parce qu'en crise a fait une destination touristique moins attractive que des pays voisins. Enfin, le consul général a évoqué le visa de circulation dans l'analyse de ce fléchissement. Ce visa, deux ans et plusieurs entrées, destiné à certaines catégories socioprofessionnelles, “les acteurs de la promotion de la relation bilatérale”, est actuellement délivré à un demandeur sur cinq. Le consulat vise le ratio d'un sur quatre dans un proche avenir. Cette fréquence, tous les deux ans, aide à désengorger la demande. Interrogé sur les motifs de rejet de visas, le consul général estime que certains candidats répondent au profil de l'immigrant clandestin tel qu'habituellement identifié dans la zone Schengen notamment. Il est en général jeune, célibataire, sans emploi ou arrivant sur le marché du travail. Mais, assure-t-il, le consulat veille à ne pas pénaliser la communauté algérienne en France ni entraver les déplacements d'opérateurs économiques et tous ceux qui contribuent à renforcer les échanges entre les deux pays. À ce propos, il regrettera que les consulats algériens en France n'appliquent pas la réciprocité et ne délivrent que peu de visas et de courte durée pour les hommes d'affaires et industriels de l'Hexagone. Quant à la nouvelle loi sur l'immigration présentée au débat jeudi dernier, M. Heude rappelle que les Algériens ne sont que marginalement concernés car un texte national ne peut annuler un accord international. Or, l'Algérie et la France sont liées par un accord datant de 1968. Il est bon de souligner que les Algériens titulaires d'une retraite française ont la possibilité de demander une carte de séjour auprès de leur ancienne préfecture et bénéficier de la couverture sociale à laquelle ils ont droit. Mais nombre d'Algériens ne semblent pas maîtriser les textes français, car ils ont été près de cent mille à demander la nationalité française et “cette demande explose”, dira le consul. G. K.