Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Boudjerra Soltani se sont attelés hier à vanter les mérites de leur alliance. Abdelaziz Belkhadem, Ahmed Ouyahia et Boudjerra Soltani tiennent beaucoup à l'alliance présidentielle. Hier, lors du sommet de cette entité triptyque (FLN, RND et MSP) organisé au siège du FLN à Hydra, les trois chefs de parti se sont attelés à taire leurs divergences et à vanter les mérites de leur alliance. “Beaucoup a été dit, ces derniers temps, sur cette alliance qui a fait couler beaucoup d'encre, ce qui ne veut pas dire que nous partageons ces analyses et commentaires”, a noté le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, en guise d'ouverture du sommet en sa qualité de président sortant de l'alliance. Aux yeux de Ouyahia “l'alliance se porte bien”. Situant son existence depuis 1997, l'orateur notera que “si durant cette période, l'alliance a duré, il n'y a donc aucun risque de la voir s'effondrer”. “L'alliance présidentielle, dit-il, n'est pas une troupe exhibitionniste qu'on attend de voir se mobiliser dans la forme à chaque instant, mais bien une alliance devant soutenir et concrétiser le programme du président de la République”. Ouyahia écartera à ce propos tout différend entre les animateurs de l'alliance présidentielle au sein de son gouvernement : “Contrairement à ce qui a été dit, il y a une cohésion au sein du gouvernement et il y a une constance de cette alliance au sein même du gouvernement”, dit-il. Mais quel bilan pour l'alliance présidentielle durant la présidence du RND ? Ouyahia, qui l'énoncera, fera plutôt le bilan de son gouvernement : “Il y a eu la réalisation d'un programme de développement pour les wilayas du Sud à hauteur de 400 milliards de dinars, la finalisation dans la préparation d'un programme spécial pour les 16 wilayas des Hauts-Plateaux et qui sera débattu en Conseil des ministres, l'élaboration de nombreux textes de lois touchant plusieurs domaines pour la mise en œuvre du programme du Président, la poursuite de la mission durant l'absence du président de la République pour raison de soins à l'étranger.” Les leaders du MSP et du FLN n'en pensent pas moins. Succédant à Ouyahia, Boudjerra Soltani, pourtant habituellement critique, a étonné en se fondant en remerciements à l'endroit de son Chef du gouvernement : “Je partage totalement son discours, comme si je l'avais écrit moi-même. Je remercie, le secrétaire général du RND en sa qualité d'homme d'Etat qui a transcendé les petits problèmes qui coincent comme des grains de sable dans une machine, tout comme je remercie en lui son esprit de responsabilité”, a-t-il dit. Dans son intervention, Belkhadem n'a pas manqué d'imiter Boudjerra en faisant du discours de Ouyahia le sien. Aussi il a trouvé plusieurs excuses pour justifier l'absence totale d'activités de l'alliance durant la présidence du RND : “Le RND a présidé l'alliance durant une période sensible, c'était après le référendum sur la charte pour paix et la réconciliation nationale où il y avait un vide parce que les gens attendaient les textes d'application de la charte”, a noté Belkhadem dans une conférence de presse. La deuxième excuse est que “le RND a pris l'alliance durant le mois du Ramadhan où habituellement, il y a très peu d'activités”, note encore le secrétaire général du FLN. La maladie du président de la République constitue, en outre, une troisième excuse pour l'immobilisme de l'alliance durant la période du rassemblement. Interrogé sur les points de divergences au sein de l'alliance présidentielle, Belkhadem a évoqué la question des salaires, la révision constitutionnelle ainsi que la loi sur les partis. Sur la question des salaires, l'intervenant dira : “Nous avons abordé la question de façon diagonale, et les débats n'ont pas porté sur le fond,” avant de noter que “chaque parti a sa vision sur cette question et au FLN, nous pensons qu'il y a un décalage entre le coût de la vie et les salaires qui doivent être déterminés par une pléiade d'indices”. À propos de la Constitution, l'intervenant insistera sur sa nécessaire révision, sur laquelle divergent ses pairs du RND et MSP. “Il faut dans tous les cas une révision de la Constitution”, affirme-t-il. Evoquant la loi électorale, l'intervenant s'est dit opposé à la proportionnelle au niveau des communes arguant qu'elle noyaute la représentation. Par ailleurs, Belkhadem annoncera les dossiers qui attendent l'alliance. Il s'agit de “la déclaration de politique générale du gouvernement, les textes d'application de la charte lors de la session de printemps, le développement sur le Sud et les Hauts-Plateux, le statut de la Fonction publique, le code communal et de wilaya”. NADIA MELLAL