Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, Abou Djerra Soltani, président du MSP et Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND s'accordent sur “la non-remise en cause de la réconciliation nationale”. C'est ce qu'ils ont affirmé chacun de son côté, hier, à l'occasion d'un sommet de l'alliance présidentielle (RND, MSP et FLN) tenu au siège national du Mouvement de la société pour la paix (MSP) à El-Mouradia. Leur déclaration est en rapport avec les attentats terroristes perpétrés jeudi dernier dans la wilaya de Batna et samedi dernier à Dellys. Chacun des trois leaders de parti a utilisé son vocabulaire propre à ce sujet : si le patron du FLN, premier à prendre la parole, a expliqué que “nous appelons la population à faire triompher la réconciliation nationale qui est une revendication populaire qui a engrangé des résultats”, Abou Djerra Soltani indiquera de son côté que la réconciliation nationale “ne connaitra pas de recul parce qu'il s'agit d'un choix populaire et parce qu'il s'agit d'un processus continu et non pas une décision seulement”. Ouyahia, quant à lui, développera d'autres arguments. “Nous réaffirmons notre soutien à la réconciliation nationale parce qu'elle a recueilli l'adhésion populaire et aussi parce qu'elle n'est pas en contradiction avec la poursuite de la lutte contre le terrorisme”, dira-t-il. Il faut dire à ce sujet que le leader du RND a eu une intervention concise et centrée sur la situation sécuritaire. Dans son intervention liminaire au sommet de l'alliance présidentielle, les premiers mots prononcés en effet par Ouyahia concernent sa dénonciation aux attentats de Batna et de Dellys. “Nous continuons à dénoncer vigoureusement le terrorisme qui cible l'Algérie — Etat et peuple —, nous appelons à la vigilance des citoyens”, a indiqué Ouyahia sur un ton grave dès l'entame de son intervention avant d'aborder d'autres questions. Les deux autres leaders de parti ont également dénoncé les attentats terroristes. Evoquant l'état de santé de l'alliance présidentielle, les trois chefs de parti ont exprimé en présence des membres de la direction de leurs formations respectives (Amar Tou, Rachid Boukerzaza, Nouara Djaffer, Djiar, Mustapha Benbada), leur attachement à cette entité triptyque. Et c'est Abou Djerra Soltani qui a été le plus disert à ce propos. “L'alliance présidentielle n'est pas un parti unique ! Et ce n'est pas un nouveau parti ou un rassemblement ! Et il n'est pas question d'une dissolution de nos trois partis dans cette entité”, dira le président du MSP avant de préciser : “Nous tenons tous ici comme on est à défendre nos particularités et nos spécificités et il n'est pas question pour nous de les renier et de nous dissoudre.” “Nous sommes d'accord sur le cadre pour lequel notre alliance a été créée c'est-à-dire le soutien au programme du président de la République mais en dehors de cela, on peut diverger”, dit-il. Belkhadem et Ouyahia ont de leur côté souligné l'importance de la persistance de l'alliance présidentielle en tant que cadre d'expression partisane. Il a été question, par ailleurs, pour les trois chefs de parti d'évoquer la situation générale du pays. Et c'est Belkhadem qui en parlera en longueur. Sur la hausse des prix de large consommation, de l'augmentation des salaires, des rumeurs sur la santé du président de la République, de l'abstention lors des dernières législatives, le SG du FLN n'a omis aucun sujet d'actualité. Aussi dans leur communiqué final sanctionnant leur rencontre, les trois animateurs de l'alliance ont revendiqué une révision des codes communal et de wilaya dans le sens de la protection des élus. NADIA MELLAL