Un colloque portant sur la vie et l'œuvre de Amar Saïd Boulifa se tiendra à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, les 22 et 23 février. Des communications, une pièce théâtrale et une exposition sont au programme de cette rencontre organisée par l'association Issegh de Souama. C'est M. Nabti, enseignant à l'université de Tizi Ouzou, qui inaugurera le cycle des conférences mercredi à 11 h. Il parlera de la méthode d'enseignement mise au point par Boulifa. Dans l'après-midi, M. Abdeslam, écrivain et chercheur, interviendra sur “Le discours autour de Boulifa”. Jeudi, MM. Kacimi et Chemakhe témoigneront respectivement sur “la valeur historique” de l'œuvre de cet homme de culture et sa personnalité. Si Amar Ben Saïd Boulifa serait né en 1861 au village Adeni, dans la région de Larbaâ Nath Irathen. Il fréquente les bancs de la première école française ouverte dans cette municipalité en 1875. Il obtient un certificat d'aptitude aux travaux manuels qui l'oriente vers la carrière d'instituteur. En 1896, il est nommé instituteur adjoint à l'Ecole normale de Bouzaréah après avoir accompli un stage de formation. De par ses compétences et ses connaissances en langue française, il devient répétiteur du berbère dans la même école puis à la faculté de lettres d'Alger. Il enseignera jusqu'en 1914, année où il prendra sa retraite. Boulifa décède, d'après le registre des décès de l'hôpital Mustapha, le 8 juin 1931. Boulifa a consacré toute sa vie à la recherche dans la langue, l'histoire, l'archéologie et la sociologie. Il est l'un des premiers Algériens à élaborer des méthodes d'enseignement de langue amazighe, en publiant deux ouvrages : Une première année de langue kabyle et Méthodes de langue kabyle. Sociologue, Boulifa témoignera de la situation sociale de la Kabylie du XIXe siècle. Tout comme il “archivera” des textes littéraires et des poèmes kabyles tels ceux de Si Mohand U Mhend dont il a tenu à vérifier l'authenticité auprès du poète en personne qu'il a eu la chance de rencontrer. Boulifa est également un passionné d'archéologie. C'est lui qui aurait découvert l'inscription libyque d'Ifigha (Tizi Ouzou) en 1909 et autres vestiges dans la région d'Azazga. A. T.