En rendant hommage “aux artisans de sauvegarde de la République” et en affirmant qu'“aucune poursuite ne peut être engagée à l'encontre des éléments des forces de défense et de sécurité, toutes composantes confondues, pour des actions menées en vue de la protection des personnes et des biens”, le pouvoir veut visiblement clore le débat sur la prétendue responsabilité des services de sécurité dans les dépassements commis depuis 1992. Au-delà du fait que les mesures annoncées hier s'inscrivent dans le sillage de la loi sur la concorde civile, puisque les personnes concernées du moins par l'extinction des poursuites judiciaires sont celles qui se sont présentées aux autorités entre le 13 janvier 2000 et la promulgation de la présente ordonnance, ce sont toutes les décisions relatives à la protection des Patriotes et de toutes les forces qui ont résisté et lutter contre la violence islamiste qui méritent d'être relevées. En rendant hommage “aux artisans de sauvegarde de la République” et en affirmant qu'“aucune poursuite ne peut être engagée à l'encontre des éléments des forces de défense et de sécurité, toutes composantes confondues, pour des actions menées en vue de la protection des personnes et des biens”, le pouvoir veut visiblement clore le débat sur la prétendue responsabilité des services de sécurité dans les dépassements commis depuis 1992. “Toute dénonciation ou plainte à l'encontre des concernés est irrecevable”. Second point important : l'interdiction d'activité politique, sous quelque forme que ce soit, prononcée pour toute personne responsable de l'instrumentalisation de la religion ayant conduit à la tragédie nationale. Décodée, la mesure signifie non seulement un niet catégorique à un éventuel retour du parti dissous sur la scène politique, mais elle laisse entendre une très probable révision de la loi sur les partis afin d'éviter le remake du scénario macabre de la dernière décennie. Et troisième aspect qui mérite d'être encore mis en relief : le règlement du dossier des disparus. Il est ainsi stipulé que “la reconnaissance de la qualité de victime de la tragédie nationale ouvre droit à un jugement de décès pour les personnes n'ayant plus donné signe de vie et dont le corps n'a pas été retrouvé après investigations par tous les moyens légaux”. Voilà qui est dit. La parenthèse des victimes du terrorisme va ainsi se refermer. Ce traitement catégoriel des différents protagonistes de la tragédie est-il de nature à permettre de fermer la grande parenthèse de la crise politique ? S. T.