Le conflit entre le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, et le président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, reprend de plus bel cette semaine. Berraf, qui n'est plus en odeur de sainteté au sein du MJS — depuis qu'il a affiché publiquement ses réserves par rapport au nouveau décret 05-405, régissant les fédérations sportives — et Guidoum se sont trouvés récemment une autre pomme de discorde, à savoir le Centre national des sports et des loisirs de Tikjda. Cette infrastructure sportive haut de gamme, située à 1 800 m d'altitude, qui a déjà accueilli des équipes pour les besoins de préparation, a été fermée la semaine précédente sur ordre de Yahia Guidoum suite à sa visite d'inspection pour “mauvaises conditions d'hébergement des athlètes”. À l'origine donc de cette fermeture, quelques mois après son inauguration par ce même ministre, un problème de chaudières qui ne fonctionnent pas et qui indisposeraient les athlètes en ces temps de froid glacial. “J'ai trouvé sur place des athlètes frigorifiés”, assène Guidoum. Or, il faut savoir que ce centre, ravagé par les hordes terroristes, a été cédé par contrat pour une durée de 5 ans au Comité olympique algérien. C'est ainsi que le COA a pris en charge la réfection des lieux à coup de sommes considérables et a procédé à son inauguration l'été dernier. En le fermant, le MJS a donc implicitement procédé à une résiliation unilatérale du contrat le liant au COA. C'est en tout cas ce que nous a confié, hier, M. Berraf, qui compte justement organiser demain dans l'enceinte de ce centre de Tikjda, une conférence de presse pour “révéler les dessous” de cette affaire et “informer l'opinion publique sur les responsabilités” de chaque partie dans ce conflit. À ce titre, Berraf a tenu tout de même à préciser d'emblée que “les chaudières ont été achetées par le MJS et ce n'est pas de notre faute si elles ne fonctionnent pas”. En revanche, ajoute-t-il, “il est faux de dire que les athlètes sont frigorifiés dans la mesure où toutes les chambres sont équipées d'un appareil à bain d'huile”. Cependant, à lire le rapport d'expertise que nous publions ci-dessous, on comprend que le problème réside en fait dans l'alimentation de ces chaudières. Bref, un problème technique qui aurait pu être réglé sans arriver à des solutions extrêmes comme celui de la fermeture du centre sur fond de tapage médiatique. Berraf a indiqué également que les journalistes qui couvriront la conférence de presse seront invités à visiter les lieux pour se faire leur propre idée. Ils seront également conviés à une exposition photos pour montrer dans quel état “pitoyable” se trouvait ce centre après le passage des terroristes. “Ceux qui pinaillent aujourd'hui sur des malfaçons et autres petits détails de construction doivent savoir que les travaux ont été faits à un moment où beaucoup n'osaient même aller dans ce genre d'endroit à hauts risques”, souligne Berraf, visiblement irrité par la sortie médiatique de Guidoum et promettant de “dire tout” aux journalistes. S. B.