Les praticiens de santé scolaire qui étaient regroupés hier à l'Itsp d'Oran ont fait de “l'énurésie chez l'enfant”, c'est-à-dire une miction involontaire nocturne ou de jour, le thème d'une journée d'information compte tenu de l'importance de ce problème de santé. D'emblée, les médecins spécialistes mettent en garde en affirmant que cette pathologie, classée en quatrième position chez les enfants après les caries dentaires, les troubles visuels et les difficultés scolaires, est largement sous-estimée par les statistiques nationales. “En réalité, l'énurésie est en deuxième ou troisième position dans les problèmes de santé que l'on retrouve chez les enfants... Même les parents n'osent pas évoquer cette maladie et amener leurs enfants en consultation parce que c'est un sujet tabou... Les médecins de santé scolaire sont alertés pour que le dépistage soit plus pointue...” Et à notre interlocuteur d'ajouter : “Je demande à mes collègues d'être vigilants. Vous vous rendrez compte en sentant chez l'enfant l'odeur de l'urine, c'est un signe. C'est un problème qui peut avoir de graves répercussions chez l'enfant, des difficultés scolaires, des troubles du comportement, y compris dans son développement en tant qu'adulte.” En effet, l'énurésie ne touche pas seulement les enfants garçons ou filles, mais aussi les adultes, ce qui provoque de grands problèmes dans les familles, dans les couples. Le seul chiffre de référence qui est disponible à l'heure actuelle date de 1993 et fait état d'un taux d'incidence de 1,70% à l'échelle nationale. En 2004-2005, les médecins scolaires de la wilaya d'Oran ont recensé pas moins de 4 180 enfants énurétiques au travers de l'hygiène scolaire. Le taux d'incidence de l'énurésie, un chiffre qui n'a pas évolué depuis 1993, ce qui conforte les médecins de santé scolaire pour dire que cette maladie est sous-évaluée. Durant leurs interventions, des praticiens ont encore insisté pour dire que face à ce problème de santé, des traitements existent toujours si l'énurésie nocturne persiste au-delà de 8 et 9 ans. Et d'ajouter : “Nous avons vu des enfants battus à cause de cela, ce qui ne fait qu'aggraver le problème. Il faut à tout prix préserver l'estime de soi de l'enfant... Il y a des comportements à adopter et que nous conseillons aux parents lors de consultations.” À noter que les causes des “énurésies” — il en existe plusieurs types — peuvent avoir pour origine des troubles affectifs, des facteurs psychologiques, des facteurs héréditaires... mais également des problèmes physiologiques. Durant cette rencontre, le directeur de la santé a annoncé la mise en place, en juin prochain, d'un centre médicoscolaire-pilote à Oran, et qui accueillera des médecins spécialistes en cardiologie, en pédiatrie et en médecine interne pour une meilleure prise en charge des élèves. L'intervenant mettant même en garde les praticiens qui ne font pas correctement leur travail. Pour l'heure, la wilaya d'Oran compte 40 UDS créées en collaboration avec la Direction de l'éducation. Le taux de couverture vaccinale globale de la population scolarisée, soit 275 049 élèves est de 96,04%. Création d'un centre de grands brûlés et d'un institut de recherche du cancer La direction de la santé a annoncé que pour le programme 2006, deux centres importants vont être créés à Oran. Il s'agit tout d'abord d'un centre des grands brûlés, qui sera réalisé à proximité de l'EHU, le nouvel hôpital de l'Usto. L'autre centre concerne un “institut de soins et de recherche du cancer”, qui devrait également être construit à proximité de l'EHU. Des spécialistes algériens se sont récemment réunis pour arrêter le programme de ce futur institut. La commission nationale aura encore à donner son aval sur ce programme. Deux nouvelles structures d'hémodialyse ouvertes Le directeur de la santé de la wilaya d'Oran a annoncé, hier, l'ouverture de deux structures d'hémodialise pour soulager le service du CHUO submergé. La première structure va ouvrir à la polyclinique du quartier Petit-Lac. Huit générateurs ont été affectés à ce nouveau centre, qui pourra accueillir jusqu'à 60 malades. La deuxième structure en cours de réalisation est prévue à l'hôpital Cacobatro de Aïn El Turck, qui sera équipée de quatre générateurs. Les équipes médicales subiront une formation qui sera prise en charge par le ministère de tutelle. F. BOUMEDIÈNE