Réalité n Malgré l'importance de la formation continue dans le domaine de la santé nos médecins, dans leur majorité, n'y recourent pas après leur sortie de l'université. L'ouverture du neuvième forum de formation médicale a eu lieu hier à la Safex Pins Maritimes. Cette rencontre annuelle devenue «une tradition» regroupant des spécialistes de la santé, notamment les médecins généralistes, s'étalera jusqu'à demain jeudi. Outre la présence des médecins venus de plusieurs régions du pays, ont assisté à ce rendez-vous des spécialistes représentant des groupes pharmaceutiques tels Saidal et Pfizer, l'institut Pasteur et autres associations activant dans le domaine de la santé. Des thèmes liés à la formation et à l'évaluation du travail des praticiens de la santé dans notre pays ont été programmés durant les trois jours du séminaire. Avant de parler de la formation continue des médecins, le professeur Merad a expliqué dans son exposé que la formation dans les facultés de médecine en Algérie accuse toujours de grands retards par rapport à ce qui se fait dans les pays développés. Les programmes consignés dans les premières réformes appliquées dans l'enseignement des médecins depuis les années 1970 sont aujourd'hui révolus. «Après 35 ans en Algérie de 2008, on continue toujours à se focaliser sur le quantitatif dans l'enseignement en marginalisant ce qui est important c'est-à-dire la qualité des études», a fait remarquer le spécialiste qui estime que sur ce plan «l'Algérie est toujours au stade quantitatif» D'autres spécialistes intervenant lors de la journée d'hier ont constaté que l'origine de la marginalisation du volet qualitatif dans l'enseignement supérieur dispensé aux étudiants de médecine est due essentiellement aux «décisions politiques» qui se focalisent généralement sur le côté quantitatif en oubliant carrément que la qualité des études surtout dans ce domaine est beaucoup plus importante. Ajoutons à cela que le manque d'encadrement et le déficit des «enseignants de renommée» signalé surtout dans les régions intérieures du pays, aggravent davantage la situation préoccupante de l'enseignement des praticiens de la santé. C'est presque le même constat qui a été fait par les professeurs et les docteurs concernant la formation continue ou post-universitaire des médecins notamment les médecins généralistes. «Hormis la spécialité résidanat où des formations sont dispensées, les établissements universitaires spécialisés dans les sciences médicales n'offrent pas vraiment de formations continues après leur délivrance des diplômes aux spécialistes ce qui n'est pas du tout concevable», déclare le professeur Merad. Il est à signaler que par le passé il existait une direction de formation continue au niveau de ministère de la santé, chargée de suivi des programmes de formation continue. D'ailleurs et selon les spécialistes, la suppression de cette direction au niveau du ministre reflète clairement le peu d'intérêt qu'accordent les responsables de secteur à la formation de qualité dans notre pays.