De nombreux groupes ont affirmé être intéressés par le marché algérien, notamment une participation aux grands travaux d'infrastructures prévus par le plan de consolidation de la croissance. Les entrepreneurs sud-coréens spécialisés dans la construction envisagent sérieusement de venir réaliser des programmes de logements et autres ouvrages d'art en Algérie. Outre les conditions d'investissement qui se sont améliorées, les mégaprojets tracés par le gouvernement ainsi que ceux projetés par le privé restent les principaux avantages qui ont motivé ces industriels à choisir la destination Algérie. Ils y viendront, bien entendu, pour faire des affaires, mais apporteront aussi de nouvelles technologies et techniques de réalisation d'infrastructures. En termes plus clairs, ils assureront assistance aux différents responsables compétents des secteurs public et privé. Organisés en association, ces opérateurs souhaitent prouver leurs compétences tel qu'ils l'ont fait de par le monde. Les membres de l'Association internationale des constructeurs de la Corée (Icak), accompagnés du président, M. Chun Kyu Yu, ont, dans ce sens, visité, en février dernier, et ce, pendant 4 jours, notre pays et y ont rencontré des responsables d'institutions et d'entreprises algériennes. Le président de l'Icak a exprimé le vœu de créer des projets de partenariat avec les Algériens. La réalisation des installations pétrolières, les raffineries et l'habitat sont les secteurs les plus intéressants pour la Corée du Sud. Rencontré au siège de son organisation, M. Chun Kyu Yu a précisé que l'Algérie souffre d'un manque d'infrastructures portuaires. Celles-ci, arguera-t-il, servent d'atout considérable pour élever davantage le volume des échanges. Néanmoins, la sidérurgie, la pétrochimie et la construction navale sont, selon lui, les domaines qui ont fait l'objet d'une discussion approfondie entre l'association et un grand groupe industriel privé en Algérie. Il s'agit d'un vaste projet de coopération, estimé à plus de 5 milliards de dollars US sur une superficie de 50 hectares aux environs de la localité des Issers dans la wilaya de Boumerdès. Actuellement, le dossier est à l'étude au sein des services concernés du gouvernement. L' Icak, pour rappel, a été créée le 3 novembre 1976. Elle regroupe quelque 405 membres, tous issus de sociétés qui activent dans le secteur de la construction y compris à l'étranger. Depuis 1960, les constructeurs coréens ont participé successivement à plus de 5 000 contrats dans 97 pays pour un total de près de 200 milliards de dollars US. Ils ne se suffisent pas d'une simple signature de contrat et de son exécution, mais aussi d'une responsabilité dans le suivi du projet tel que planifié. La planification reste également l'un des atouts sur lesquels s'appuient ces entrepreneurs. Ils confient les études de projets à un des groupes les plus en vue en Corée, en l'occurrence Space Group. Celui-ci est spécialisé dans les études architecturales. Ses domaines d'intervention — qui ont dépassé les frontières coréennes — ont essentiellement trait à la construction et à son suivi, à l'aménagement, au logement, aux nouvelles villes, au développement des quartiers… Ce sont ses experts architectes qui ont réalisé d'ailleurs, l'étude du stade de la Coupe du monde de Gwangju en 2002 et celle du complexe qui a abrité les Jeux olympiques de 1988 à Séoul. Les études de plus de la moitié de ce qui est édifié en Corée du Sud comme buildings et autres infrastructures sont l'œuvre de ce groupe. En Algérie, il est attiré par le programme de 1 million de logements et la nouvelle ville de Sidi-Abdellah. Pour ce dernier projet, les négociations ont été suspendues, mais il y a de fortes de chances pour qu'elles soient reprises bientôt. La visite en Algérie de trois jours du président sud-coréen, M. Roh Moo-Hyun à partir d'aujourd'hui, sera l'occasion pour sceller davantage les relations bilatérales entre les deux pays. B. K.