Le préavis de grève a été déposé hier par le syndicat qui réclame une revalorisation des salaires. Le Dr Kaddour Hachimi Karim, secrétaire général du Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP), a annoncé, hier, le dépôt d'un préavis de grève qui officialise le recours au débrayage de douze jours à compter du 25 mars prochain. La décision, rappelons-le, a été prise à l'issue du conseil national qui s'est tenu le 2 mars dernier. “Nous avons longtemps patienté avant de recourir à cette voie extrême pour se faire entendre”, a déploré le premier responsable du syndicat indigné par tant de “mépris” affiché par la tutelle, en l'occurrence le département de Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture. “Il n'a jamais daigné nous recevoir”, insistera le Dr Kaddour visiblement irrité par cette attitude avant d'ajouter : “Nous avons eu à négocier auparavant avec les services de son département et s'entendre sur des séances de travail dans le cadre de commissions mixtes. Des PV l'attestent et font état d'un effort non négligeable qui, malheureusement, s'est soldé par la non-application.” Les 1 400 vétérinaires affiliés au syndicat ne comprennent pas aussi “le silence et l'indifférence” des pouvoirs publics à leur égard. “Nous demandons, certes, une revalorisation des salaires de façon à être alignés au même niveau que le reste du corps médical. Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes ainsi exclus, et nous ne percevons pas les indemnités au même titre que les autres”, se sont-ils plaints. “Notre travail se passe principalement sur le terrain sans que les conditions ne soient réunies pour l'accomplir, qu'il s'agisse de moyens de travail ou même de mesures de sécurité. Il nous arrive de nous déplacer dans des endroits plutôt éloignés et de se risquer à examiner des animaux sans pouvoir se prémunir contre d'éventuelles conséquences”, rapportent-ils en mettant en exergue l'aspect “responsabilité” de plus en plus présent. “Nous avons toujours accompli notre travail en notre âme et conscience. Mais là c'est un grand risque que nous prenons chaque jour. En l'absence de moyens adéquats, nous pouvons nous tromper et nous serons les seuls à assumer les conséquences”, ont-ils dénoncé criant à l'injustice. La grève précédente, qui a duré sept jours, n'a pas été sans conséquences sur le plan économique (port et aéroport) en plus de la paralysie totale des abattoirs. Un état de fait qui n'a pas manqué d'engendrer une sérieuse inquiétude auprès de la population soucieuse de la qualité des produits à consommer. À souligner qu'au quatrième jour de la précédente grève, les bouchers commençaient à être en rupture de viande congelée, donnant lieu à la vente de produits non contrôlés. La prochaine grève s'annonce d'autant plus gênante pour les pouvoirs publics qui font face actuellement à la psychose de la grippe aviaire et la baisse sensible de la consommation du poulet. Nabila Saïdoun