L'approche gouvernementale, contenue dans le projet de loi relatif aux mesures d'encouragement et d'appui à la promotion de l'emploi, n'est pas du goût de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), affiliée à l'UGTA. Dans une déclaration parvenue hier à la rédaction, les retraités déplorent l'absence de “stratégie” de développement économique et social, et accusent les pouvoirs publics de privilégier “l'approche fondée sur la mobilisation des ressources” et l'émergence de pratiques de gestion dictées souvent par “l'urgence et les pressions du moment”. À l'origine de cette sortie véhémente, le financement du nouveau dispositif d'emploi par la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), qui “contribue déjà à l'effort national de résolution des problèmes de l'emploi”. Pour la fédération, il est inconcevable qu'une caisse sociale soit impliquée de la sorte, dans une Algérie disposant d'importantes réserves de change. “La FNTR est choquée par la persistance de ce comportement qui a conduit à l'instauration par l'Etat d'une confusion entre sa politique sociale et le fonctionnement de la Sécurité sociale, et qui s'exprime concrètement à travers l'effacement (…) de toute frontière entre la solidarité nationale (…) et la solidarité collective des travailleurs actifs et retraités”, note la déclaration. Les retraités estiment également que le projet de loi, tel qu'il est conçu, “participe de la cure d'austérité”, dont les victimes sont les salariés, les pensionnés et les catégories sociales vulnérables. Ils craignent que les ponctions sur le système de Sécurité sociale fragilisent et minorent “sa fonction de redistribution des revenus” aux assurés sociaux et à leur famille. Ils interpellent la direction de l'UGTA et lui demandent de soumettre le projet de loi à l'appréciation de la prochaine tripartite. H. A.