Pour le représentant du patronat, Naït Abdelaâziz, il y a des choses à revoir dans son application. Le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr), M.Abdelmadjid Azzi, a réitéré, hier, lors de son passage à l'émission hebdomadaire de la Chaîne II de la Radio nationale, la position de la fédération sur le projet de texte relatif à la promotion de l'emploi adopté par le conseil de gouvernement il y a plus d'un mois. Il a dénoncé de nouveau le recours par le gouvernement au fonds de la Caisse nationale d'assurance chômage pour le financement du nouveau dispositif de loi. Le président de la Fntr a réaffirmé à l'occasion que la fédération n'est pas contre tout le projet, mais conteste certains articles stipulant l'utilisation de l'argent de la sécurité sociale pour alléger les charges des employeurs. «L'argent des cotisants doit aller aux cotisants. Au lieu de prendre l'argent de la sécurité sociale, le gouvernement peut en puiser du budget de l'Etat», a-t-il dit, en poursuivant que la création de l'emploi est l'affaire de l'Etat et non celle de la sécurité sociale. Il n'hésitera pas de révéler qu'il y a eu une tentative du ministre des Finances, il y a deux ans de cela, de tirer de la caisse sociale 15 milliards de dinars. Pour M.Azzi, ce nouveau projet de loi est, en fait, une modification de la loi 83-11 de la sécurité sociale. Il s'est interrogé toutefois sur son utilité dans la mesure où l'emploi est actuellement organisé, selon lui, par un arsenal juridique. De son côté, le deuxième invité de la Chaîne II, M.Naït Abdelaâziz, président de la confédération nationale du patronat algérien (Cnpa), soutiendra que les employeurs veulent une baisse des charges fiscales, une attente qui date depuis 1994. «Nous sommes dans un temps où notre économie doit relever des défis entre autres la création de l'emploi», a souligné M.Naït Abdelaâziz avant de poursuivre: «Ce projet de loi nous le soutenons mais il y a des choses à revoir dans son application». Réagissant à ces déclarations, M.Azzi soutiendra la diminution des impôts aux employeurs en refusant qu'elle soit au détriment des cotisants de la sécurité sociale. Pour la Fntr, le plus révoltant est de constater toute l'incapacité de l'Etat à prendre l'argent là où il se trouve réellement. Enfin, la Fntr, dans un communiqué rendu public récemment, a affirmé avoir toutes les raisons pour s'insurger contre le projet de loi qui s'inscrit, selon elle, à contre-courant de réflexions et propositions du partenaire social, à la faveur des travaux de la tripartite. «Force est de constater que les solutions formulées dans ce cadre sont déjà frappées d'obsolescence et que l'on se dirige droit vers un pacte social mort-né». Ce projet de texte prévoit, faut-il le souligner, des mesures d'encouragement et d'appui à la promotion de l'emploi à travers des abattements différenciés sur la quote-part de l'employeur de la cotisation sociale, à une subvention mensuelle pouvant aller jusqu'à 3 ans lorsque le contrat de travail est à durée indéterminée et à exonération de la cotisation globale de sécurité sociale pendant 3 mois en cas de formation et de perfectionnement pour les travailleurs.