De nombreuses femmes des zones montagneuses et enclavées continuent toujours de mettre leur sort et celui de leurs nouveaux-nés entre les mains des vieilles matrones. Et pour cause, l éloignement des structures d'accouchement et les difficultés de transport empêchent celles-ci d'être prises en charge par une structure sanitaire. Ce sont aussi ces facteurs qui expliquent le recours de ces femmes aux accoucheuses traditionnelles avec tous les risques qui peuvent en découler. Malgré les progrès de la couverture sanitaire et l'ouverture de nouvelles maternités rurales, il demeure que pas moins de 7,09 % des accouchements survenus au cours de l'année écoulée l'ont été en milieu non assisté. Parmi les conséquences engendrées par cette situation, la prévalence de la mortalité maternelle et infantile enregistrée dans les zones difficiles du fait de l'impuissance des matrones devant les cas compliqués. L'on indique que la mortalité maternelle a été réduite, ne dépassant pas 5 cas dans les centres hospitaliers pour plus de 14 400 actes d'accouchement recensés en 2005 dans les différents services d'obstétrique et dans les maternités rurales.En dépit du nombre de plus en plus élevé des parturientes et des grossesses soumises aux consultations dans ces mêmes services, aucun cas de décès néonatal n'a été enregistré. Ce qui, logiquement, devrait encourager les autorités sanitaires à créer des maternités dans la plupart des localités à densité de population afin de fournir de meilleures prestations aux futures mamans jusqu'à terme. C'est ainsi qu'on parviendra à réduire la mortalité maternelle et infantile dans les zones rurales et qu'on pourra circonscrire le recours aux matrones et aux pratiques superstitieuses qui sévissent encore. M. E.