Les besoins annuels en véhicules industriels sont estimés à 20 000 en Algérie. Le marché connaît pour ce type de produits une vive concurrence entre de multiples intervenants. Les discussions entre l'entreprise publique SNVI et le groupe français BTK en vue de la reprise par cette dernière de l'unité carrosserie de Tiaret sont bien avancées, a indiqué, jeudi, le P-DG de la Snvi, M. Chahboub, lors d'une conférence de presse, centrée sur les résultats de l'entreprise, ses nouveaux produits ainsi que sur le partenariat avec les firmes étrangères, tenue à l'occasion du salon international de l'automobile. Les discussions pourraient aboutir en avril 2006, a ajouté M. Chahboub. Concernant les détails de ces négociations, le conseil des participations de l'état, CPE, a-t-il précisé, a autorisé la SNVI à céder au maximum 64 % du capital de la joint venture qui sera créée en vue de la reprise de l'unité de carrosserie de Tiaret. Outre ce seuil, les conditions posées à BTK restent la préservation de l'emploi, l'apport technologique et l'investissement pour réhabiliter l'usine. L'entreprise française compte non seulement maintenir l'emploi, mais créer de nouveaux postes, améliorer le chiffre d'affaires à travers l'extension de ses activités, rapporte le P-DG de la SNVI. Un pacte des actionnaires sera signé qui définira les droits et les obligations de chaque partie. BTK est premier carrossier en France. Présent dans le pays, il a réalisé en Algérie un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros. BTK compte à travers ce partenariat consolider, voire augmenter sa part de marché sur ce segment d'activité. Il reste à engager des discussions et obtenir le feu vert du partenaire social, une autre condition pour que ce partenariat puisse voir le jour. Quant à la reprise de la SNVI par Hyundai, Il s'agit d'intentions, a répondu le P-DG de la SNVI. Ce dernier a invité Cevital ou le groupe sud-coréen Hyundai à formuler concrètement sa manifestation d'intérêt pour la reprise de l'entreprise. Au chapitre résultats de la SNVI en 2005, l'entreprise publique spécialisée dans l'assemblage des véhicules industriels affiche un chiffre d'affaires de 18 milliards de dinars, contre 19,13 milliards de dinars en 2004. Elle n'a pas dégagé de bénéfices. Mais ses comptes sont équilibrés, a affirmé M. Chahboub. Elle a assemblé 4 585 véhicules en 2005, contre 4 392 en 2004. L'activité camions est la plus importante avec la fabrication de 2 369 unités contre 544 cars et bus, et 1 672 véhicules portant des équipements (camions-citernes …). Pour 2006, elle prévoit de réaliser un chiffre d'affaires de 23 milliards de dinars. La SNVI accumule une dette de 47 milliards de dinars. “Elle est gelée. La SNVI ne paie ni principal ni intérêts sur cette dette. Ce qui lui permet d'avoir une relation normale avec la banque (financement de l'exploitation, des approvisionnements …)”, a signalé le premier responsable de l'entreprise. La SNVI a introduit un dossier auprès des pouvoirs publics pour son assainissement, mais n'a pas encore eu de réponse. Par ailleurs, M. Chahboub a reconnu que son entreprise n'a pas les capacités financières suffisantes pour investir dans la rénovation et l'extension de l'outil de production ainsi que dans l'amélioration de la gamme de ses produits, d'où le recours au partenariat (partenariat conclu avec l'allemand ZF pour la fabrication de boîtes à vitesses). Le marché européen, un débouché pour la SNVI ? Pour les nouveaux produits, la SNVI a présenté au salon de l'automobile un véhicule destiné à la décontamination qui pourrait servir dans la lutte contre la grippe aviaire, un autobus de 100 places qui est actuellement demandé par les pouvoirs publics et les entreprises publiques et privées ainsi qu'un tracteur routier proposé au prix de 450 millions de centimes. Les besoins annuels de véhicules industriels sont estimés à 20 000 en Algérie a avancé M. Chahboub. La SNVI peut placer 4 000 véhicules chaque année sur le marché, principalement des camions, a relevé M. Chahboub. Le carnet de commandes semble rempli, en clair, un an de commandes est enregistré, avec la livraison en particulier au ministère de l'intérieur de 1 300 minicars de 25 places destinés au transport scolaire et la réparation de 3 000 véhicules des parcs communaux. Si la commercialisation des camions de sa gamme ne pose pas de problème, la SNVI subit une vive concurrence des concessionnaires asiatiques sur les véhicules de transport (cars et bus). Concernant les exportations, les contrats de livraison de véhicules pour le Gabon et la Libye d'un montant de 16 millions de dollars se terminent en avril mai. La SNVI a été approchée par le Zimbabwe et la Libye pour la conclusion de nouveaux accords de vente. Elle pourrait tirer profit de l'accord d'association conclu avec l'Union européenne en exportant des produits de fonderie vers l'Europe a observé M. Chahboub. N. Ryad