Pour la troisième fois consécutive, l'opinion occidentale manifeste contre l'occupation américaine de l'Irak. La journée d'hier, des milliers de manifestants ont battu le pavé sous le slogan “les troupes hors d'Irak !”, avec des banderoles qualifiant Bush de “terroriste mondial”. Les rassemblements, qui ont fait le tour du globe sont plus importants dans les pays qui participent à l'occupation militaire. C'est, en grande partie, grâce à ces mobilisations de masse que des gouvernements occidentaux ont pris la décision de diminuer leur présence militaire jusqu'à son effacement total d'ici la fin de l'année. Après l'Espagne de Zapatero, les décisions de sortir des forces multinationales sont tombées en cascade. Le Japon, l'Australie, la Pologne, le Danemark, l'Italie et même la Grande-Bretagne ont plié, au grand dam de Bush, qui perdait là une caution, même si la présence de ces pays n'était que symbolique. Condoleezza Rice, la secrétaire d'Etat américaine, a, pour sa part, mesuré toute l'hostilité du monde contre l'occupation de l'Irak, lors d'un récent périple long de plus de 30 000 km. La proche collaboratrice de Bush a entendu partout que la guerre déclenchée par son pays est, non seulement un bourbier et une catastrophe humanitaire pour les Irakiens, mais aussi un grand danger pour le monde avec les multiples dommages collatéraux qu'elle ne finit pas d'induire. À Sydney, Mme Rice a été interpellée par des pacifistes qui l'ont accusé d'avoir du sang sur les mains. Partout, il lui a été signifié “stop occupation”. Dans les pays arabo-musulmans, seule la Malaisie s'est associée au mouvement avec un rassemblement près de l'ambassade des Etats-Unis. Ailleurs, les manifestations n'ont pas été autorisées de crainte de les voir récupérées par les islamistes, comme cela avait été le cas contre les caricatures danoises amalgamant islam et terrorisme. L'opinion dans ces pays est farouchement anti-Bush. D. B.