Le conseil s'inquiète de la précarité sociale née d'une offre d'emplois essentiellement temporaires. “Notre économie, malgré ses prouesses en matière de croissance ne crée pas suffisamment d'emplois. Les dispositifs d'emploi, maintiennent artificiellement, exigent une quantité importante de ressources sans contrepartie et pourraient s'effondrer dès lors que les capacité de l'Etat viendraient à se réduire”. C'est du moins ce qui ressort du rapport de conjoncture du Cnes. Cette institution consultative juge les résultats des dispositifs mitigés ; ceci, indique-t-elle, “pose la question de la pertinence de ces programmes d'emploi”. Le rapport du Cnes, sur l'évolution de la conjoncture sociale, fait remarquer que la dépermanisation a tendance à se généraliser et le chômage, notamment des jeunes, à prendre de l'ampleur sous l'effet de la contraction de la demande. Le Conseil national économique et social précise, au-delà des controverses sur le taux de chômage avancé qui varie entre 13% et 17,7% et en dépit de la baisse enregistrée par rapport aux années antérieures, le niveau du chômage reste très préoccupant eu égard à la configuration et la nature des emplois créés (emplois temporaires dans la majorité des cas). Selon les résultats de la dernière enquête de l'ONS, “activité emploi et chômage”, cités dans le rapport de conjoncture, la population occupée se situe à 7,798 millions de personnes en septembre 2004, contre 6,684 millions en septembre 2003. L'enquête relève l'importance de l'arrivée des femmes sur le marché du travail. Le nombre de chômeurs s'élève à 1,671 million de personnes. Plus de 72% des chômeurs ont moins de 30 ans. Evoquant la problématique du SNMG, le Cnes note que “les attentes des travailleurs n'ont pas été satisfaites”. Les montants supplémentaires, qu'aurait engendrés la revalorisation du SNMG, décidée lors de la tripartite de 2003, seraient de l'ordre de 500 milliards de dinars par an pour la Fonction publique et de 40 milliards de dinars sur le secteur économique public. Le Cnes relève que dans le cadre du dispositif Ansej, 6 677 microentreprises ont été créées en 2004 et devraient générer 18 980 emplois. Néanmoins, le rapport fait ressortir un écart important entre le nombre de projets agréés par l'Ansej et ceux financés par les banques. Sur 69 437 projets jugés éligibles, seuls 6 567 ont eu des accords bancaires soit 9,5%. Le Conseil national économique et social précise en parlant de politiques alternatives d'emploi, que si pour l'Ansej, le rôle est de promouvoir l'auto-emploi par le biais de création d'activités, pour les autres dispositifs, Esil, les IAIG et TUPHIMO notamment, il est plutôt question “d'occupation de jeunes que de l'emploi de jeunes”. Ces dispositifs, fait remarquer le Cnes, “ont porté beaucoup plus sur le traitement ‘statistique' et social du chômage et de l'emploi que sur l'aspect économique”. Le Cnes insiste sur ce que “le nombre d'emplois créés est de l'auto-emploi d'une part et qu'une partie importante des autres emplois est constituée de l'emploi non permanent et aides familiales”. Le rapport du Cnes affirme que les effectifs du secteur public industriel sont passés de 176 419 en 2003 à 175 016 en 2004, soit une baisse de 1 403 emplois. Il s'agit, notamment, d'emplois temporaires créés pour répondre aux demandes générées par le séisme de 2003. M. R.