En Algérie, la part de ces emplois avoisine les 94 % du nombre total d'emplois recensés selon des chiffres officiels. Les programmes d'emploi dits d'attente constituent le moyen quasi exclusif d'embauche pour des catégories de demandeurs d'emploi de plus en plus nombreuses, qu'elles soient en zone rurale ou urbaine. Le constat a été fait par le Conseil national économique et social (Cnes) dans son dernier rapport sur le développement humain. En Algérie, la part des emplois temporaires avoisine les 94% du nombre total d'emplois recensés. Ce chiffre relatif aux estimations du nombre de chômeurs dans notre pays, ne couvre que 17 % de la population active au chômage. Ces détails échappent par «omission» aux autorités publiques. L'insuffisance des ressources consacrées aux financements de ces dispositifs, trace toutefois des limites à leur impact et leur efficience. Il suffit de noter que le budget consacré au financement de ces dispositifs n'atteint pas le 1% du PIB. L'indemnité d'activité d'intérêt général (AIG), l'Emploi salarié initiative locale (Esil), les Travaux à haute intensité de main-d'oeuvre Tup Humo, sont les principaux mécanismes de ce programme d'emplois «d'attente», qui est généré par des projets de petite et moyenne envergure. Le programme est géré, notons-le, par l'Agence de développement social (ADS). Beaucoup d'encre a coulé sur la gestion de ce programme et la précarité des emplois générés. Il suffit de préciser que la rémunération de l'emploi Esil, à titre d'exemple, demeure fixée depuis 1993 à 2500 DA brut/mois, c'est-à-dire nettement en dessous du Snmg. Selon les chiffres du ministère de la Solidarité 70.500 postes ont été créés uniquement durant le premier trimestre 2004 dans le cadre de l'Esil. Le nombre d'insertions enregistrées pour ces programmes est beaucoup plus supérieur aux moyens financiers alloués. Cela se traduit par le recrutement sur un même poste pour une durée d'une année de plusieurs bénéficiaires afin de satisfaire le maximum d'actifs en chômage. Cette situation signalée par les différents services à l'échelle locale tend à se renforcer d'année en année, en l'absence de relance significative de l'emploi structuré. Concernant le programme AIG, il est à préciser qu'il s'insère dans le dispositif du filet social et ne répond que partiellement à la demande d'insertion recensée par la commune auprès des directions des wilayas. A signaler que les statistiques font ressortir la présence de milliers d'universitaires insérés dans les chantiers des AIG. Ils était 4000 en 2001 et 5000 en 2002. Pour le premier trimestre 2004, 4500 emplois temporaires ont été créés. En somme le programme d'emplois «d'attente» a permis la création de 183.000 postes de janvier à mars 2004. Selon une source proche du ministère de la Solidarité et de l'Action sociale, plusieurs commissions sont mises en place pour améliorer, sinon réviser carrément l'actuel dispositif d'emploi. «Je peux affirmer qu'il y aura du nouveau pour les chômeurs», précise-t-on. Cela exigera du temps et des moyens, ajoute-t-on. Pour notre interlocuteur, en dépit des lacunes enregistrées dans l'actuel dispositif qui est lié spécialement à l'aspect bureaucratique, il est nécessaire de signaler «qu'il a un aspect psychologique très important, puisqu'il est permis de créer, même temporairement, des postes d'emploi et éviter à une tranche d'âge de sombrer dans le chômage».