Bien que réticents jusque-là à investir en Algérie, en raison de la fragilité de notre économie, basée uniquement sur les hydrocarbures, les Etats-Unis ont ciblé d'autres domaines en attendant l'amélioration du système bancaire algérien. La question de la vente des armes américaines à l'Algérie suscite encore des réticences au Pentagone. C'est ce que nous avons appris hier de source diplomatique à Alger. Notre source précise qu'après la visite du secrétaire d'Etat américain à la défense, Donald Rumsfeld, en Algérie, la conclusion d'un contrat de vente d'armes est loin d'être acquise pour Alger. Selon des organes d'informations US, Rumsfeld est certes emballé par l'idée de vendre des armes à l'Algérie, mais demeure réticent car redoutant la réaction des membres du Congrès. Il craint une opposition contre ce projet à cause de la sensibilité de la région du Maghreb et surtout en raison des soutiens dont jouit le Maroc dans les hautes sphères américaines, étant donné qu'il est considéré comme l'un des plus sûrs alliés de Washington en Afrique du nord. Désireux de concurrencer son rival russe dans le domaine des armements, Rumsfeld est cependant tributaire de l'aval du Congrès. Il n'en demeure pas moins, selon notre source, que la vision américaine en direction de l'Algérie a considérablement changé dans le bon sens, au point de devenir une destination non négligeable. Il suffit de voir le nombre de visites effectuées à Alger ces derniers mois par des officiels américains pour s'en convaincre. L'objet de ces déplacements est de récolter le maximum de renseignements sur la situation en Algérie pour pouvoir cerner les domaines où les Américains pourront intervenir. Quant à la question qui empoisonne les relations algéro-marocaines, à savoir le conflit du Sahara occidental, les Etats-Unis hésitent à prendre le taureau par les cornes pour le régler définitivement. Soucieux de ne pas brusquer l'allié marocain, notre source a laissé entendre que Washington cherche à aboutir à une solution politique négociée, qui ne léserait aucune des deux parties en conflit, dans un cadre onusien. Il ne fait aucun doute que les Etats-Unis sont conscients qu'il y a urgence à trouver une solution à ce dossier, car trop de temps a été perdu jusque-là dans la recherche d'une issue qui satisfasse toutes les parties. Le bâtiment et les travaux publics en Algérie sont deux domaines qui intéressent énormément les entreprises américaines, apprend-on de source US bien informée. Néanmoins, leur arrivée dans notre pays risque d'être retardée bien plus que prévu en raison du système bancaire algérien considéré “peu performant jusque-là”. En effet, la bureaucratie, traduite par des lenteurs dans l'exécution des opérations bancaires, décourage les éventuels investisseurs. Mais une chose est sûre, notre source a été catégorique sur l'intérêt que portent de grandes firmes américaines aux deux secteurs. Ainsi, les Etats-Unis, dont les échanges commerciaux appréciables avec l'Algérie se limitent aux hydrocarbures seulement, veulent diversifier leurs domaines d'activité pour peu qu'ils obtiennent davantage de garanties. K. ABDELKAMEL