Les nouvelles villes Ali-Mendjeli et Massinissa de la capitale de l'Est sont “anormalement surpeuplées” et manquent d'infrastructures de base à même d'en faire de véritables villes avec âme et non des cités-dortoirs. “Avec ses 80 000 habitants, la nouvelle-ville Ali-Mendjeli, qui s'étend sur une superficie de 3 000 hectares, est anormalement surpeuplée.” C'est l'avis de Marc Cote, spécialiste en géographie et en aménagement du territoire, exprimé lors d'une conférence portant sur “La problématique des nouvelles villes”, organisée au centre culturel M'hammed-Yazid du Khroub, à Constantine. Appelée à devenir un pôle important, sur les plans social, administratif, économique et culturel, la nouvelle ville Ali-Mendjeli a été choisie pour la nature de son sol réputé solide et sa topographie variée, afin de juguler un flux important de la population, conséquence d'un exode massif. Elle est, aujourd'hui, en passe de devenir une ville surpeuplée et ingérable alors que la délocalisation des populations vers cette zone est encore à ses débuts. D'autre part et en dépit de deux atouts majeurs, à savoir l'hôpital militaire et le nouveau pôle universitaire, la nouvelle ville n'arrive pas à avoir une âme. En effet, menacée par le glissement de terrain et habitant dans des bidonvilles, situées dans des zones qualifiées de zones rouges, une grande partie de la population de Constantine a été délocalisée vers les nouvelles villes de Ali Mendjeli et Massinissa. Pour le conférencier, la notion d'adaptation à un certain milieu urbain a été sous-estimée par les autorités locales. Une véritable cassure sociale s'est produite et, de ce fait, plusieurs problèmes sociaux ont surgi, entre autres le crime et la délinquance. Ces fléaux se métastasent au sein de la population juvénile telle une tumeur qui risque de ronger l'ensemble du tissu social. Le non-management public est également l'un des facteurs qui a poussé à une certaine anarchie, du fait que la gestion administrative de la nouvelle ville de Ali-Mendjeli dépend à la fois de la commune de Aïn Smara et du Khroub. La comparant à la nouvelle ville de Sidi Abdellah, à Alger, Marc cote a mis en évidence le manque flagrant d'infrastructures, censé faire de Ali-Mendjeli une nouvelle cité urbaine. “Contrairement à la ville de Sidi Abdellah, la nouvelle ville de Ali Mendjeli a été érigée sans aucune infrastructure. Aujourd'hui elle est appelé à réussir, en dépit de ce manque”. Il faut signaler, enfin, que les autorités locales comptent prendre de nouvelles mesures pour donner un second souffle à ces villes. C'est ainsi qu'une enveloppe financière estimée à 700 milliards de centimes a été dégagée pour l'exercice 2006 . Elle est destinée à la nouvelle ville de Ali Mendjeli. Plus de 300 milliards de centimes seropnt, en outre, consacrés au rattrapage du retard en matière d'infrastructures de base. Lynda Nacer