Adopté comme solution provisoire l'année dernière suite à une rupture accidentelle du trafic sur la ligne minière entre le complexe sidérurgique Mittal Steel d'El-Hadjar (Annaba) et les sites de l'Ouenza et Boukhadra, le transport par camions du minerai de fer se poursuit encore à u n rythme effréné, causant des dommages importants à un tronçon routier long de 187 kms et provoquant quotidiennement des accidents de la circulation sur ledit parcours. Cette situation perturbante autant pour les usagers de ce tronçon de la RN 16 nord et sud qui relie les wilayas de Annaba, El Tarf, Guelma, Souk Ahras et Tébessa que pour les directions chargées de son entretien, a fini par provoquer le ras le bol de nombreuses associations (taxis, chauffeurs de bus et de transport de marchandises) qui ont multiplié les démarches auprès des autorités locales. Au niveau de Mittal Steel, pour le compte duquel les quelques 180 camions de 20 t chacun assurent quotidiennement l'acheminement de la matière première nécessaire au fonctionnement de ses équipements, on explique que ce fret massif est inévitable, bien que représentant une charge financière trop lourde à supporter pour le complexe sidérurgique. Pour les responsables du complexe le rythme imprimé à cette opération, qui serait de 2 wagons à peine, au lieu des 4 demandés contractuellement ne permettra pas d'atteindre les objectifs tracés si on n'y adjoint pas d'autres moyens d'approvisionnement depuis les sites miniers. Le secrétaire général du syndicat UGTA de Mittal Steel estime pour sa part que la SNTF devra faire des efforts considérables pour s'acquitter de sa mission envers le complexe, en respect du business Plan qui passe de 1 200 000 tonnes en 2005 à 1 500 000 tonnes cette année en ne perdant pas de vue que le partenaire indien ambitionne de produire 5 000 000 de tonnes à l'horizon 2010. Du coté de la direction régional SNTF de Annaba l'utilisation des camions n'est pas justifiée du moins depuis les trois derniers mois, car, affirme-t-on le transport du minerai de fer destiné au complexe est assuré en priorité avec la mise à disposition d'une flotte conséquente qui a été renforcée par des locomotives ramenées expressément de différentes régions du réseau. Le directeur régional de Annaba explique que la situation vécue après la rupture de la ligne minière au niveau de Medjez Sfa en mars 2005 a amené sa hiérarchie a prendre des mesures de circonstances, qui se sont concrétisées par l'affectation d'un matériel spécifique adéquat en attendant la livraison imminente, semble-t-il, d'un lot de 30 machines locomotrices auprès de Général Motors Canada. Il est prévu également de renouveler la voie ferroviaire sur 150 km entre les gares de Bouchegouf et de Tebessa et de renforcer la catenaire sur 27 km à partir de celle de Souk-Ahras. Toutes ces modernisation devraient s'accompagner de bretelles menant vers les sites miniers de Boukhadra, Keberit, et l'Ouenza. Pour ce responsable, aucune défaillance ne peut être reprochée à son entreprise quant au respect de la convention qui lié cette dernière au complexe sidérurgique d'El Hadhjar. Selon lui, s'il a carence elle ne peut qu'être imputée au personnel affecté au déchargement des wagons au niveau de la trémie du complexe, sinon comment expliquer les lettres de félicitations qui ont été adressées par les dirigeants de Mittal Steel eux-mêmes pour la disponibilité en nombre suffisant de wagons sur les sites de chargement. A. ALLIA