Avec les nouveaux textes régissant l'activité d'importation, ce sont pas moins de 85% des importateurs qui viennent de quitter la scène. Beaucoup d'entre eux sont victimes de la nature même de leurs activités qui ne peut leur permettre de s'adapter aux nouvelles exigences réglementaires. Ils étaient 400 en 2004. Ils ne sont plus aujourd'hui que 40. Le secteur de l'importation de la wilaya de Annaba connaît une chute vertigineuse du nombre d'opérateurs encore en activité. Si des raisons diverses sont à l'origine de ce phénomène, la plus importante est liée aux dispositions de l'ordonnance n°05/05 du 25/07/05, relative au statut de personne morale obligatoire et au dépôt de la caution minimale de 2 milliards de centimes exigés pour toute personne activant dans le domaine de l'importation. “Cette clause aura permis d'éliminer les opérateurs qui ne sont pas en mesure d'activer sérieusement dans ce secteur”, dira Nacer Merabet, cadre à la DCP. Parmi les opérateurs qui ont jeté l'éponge, figurent ceux qui utilisaient ce créneau pour lancer une affaire unique avant de se retirer, histoire de profiter de gains faciles, déclarant souvent de fausses domiciliations, qu'“il est toujours difficile d'établir”. Quand on sait que certains n'hésitaient pas, durant la décennie noire, à donner des adresses dans les mechtas les plus reculées du maquis, pour dissuader tout contrôle éventuel, on comprend que la filière a bénéficié par le passé d'une non-gestion empirique des dossiers par les différentes institutions. Autant de stratagèmes, selon notre interlocuteur, que cette opération d'assainissement des dossiers de l'importation qui est toujours en cours, et qui a débuté ces dernières années, aura permis de débusquer, confondant de nombreux opportunistes et autres escrocs qui “ont de tout temps, dès l'ouverture de leur registre du commerce dans ce créneau, cherché le moyen de détourner la loi, pour éviter de payer les impôts liés à leur activité. C'est un état d'esprit très répandu auquel nous sommes confrontés en permanence”. Aujourd'hui, même si l'opération d'assainissement n'est pas terminée, elle aura permis d'éliminer de nombreux faux importateurs, comme ceux, nombreux, qui ont ouvert un registre du commerce juste pour obtenir un visa de sortie à l'étranger, ou ceux qui ont trafiqué dans certains créneaux, comme les déchets de fer, suscitant de nombreux scandales, et qui ont coûté à l'Etat, des dizaines de milliards de centimes. Hafiza M.