Lors de la même opération, 134 725 m2, soit plus de 13 ha en poches foncières, ont pu être récupérés au profit de l'APC. Une opération qui a regroupé élus et membres de la commune en présence de la société civile durant 16 jours de réunion marathon pour éplucher un dossier épineux, en l'occurrence l'assainissement du patrimoine. Ce qui n'est pas une mince affaire devant la complexité du sujet dans la deuxième plus importante commune du pays. En traitant ainsi ce volet, l'APC de Sidi-M'hamed vient de donner un exemple concret de transparence dans la prise en charge des affaires de la cité en offrant, du coup, l'opportunité de récupérer l'argent indirectement volé au Trésor public pendant plusieurs années. Des centaines de millions de dinars représentant des arriérés de loyers dont les prix n'ont jamais fait l'objet de révision depuis l'occupation des logements qui remonte aux années 60 et 70. Des loyers figés à moins de 25 DA est ce que l'on pourrait qualifier de scandaleux même si certains immeubles sont centenaires ou presque. Ayant présidé cette commission, le maire, M. Mokhtar Bourouina, n'a pas caché sa stupéfaction face au silence qui a entouré ce dossier dont l'ouverture a permis de mettre à nu une gestion douteuse ayant profité à des “intouchables” qui ont toujours eu main basse sur les biens de la commune. Quant à son opportunité, le P/APC a expliqué que les trois premières années de son mandat ont été essentiellement consacrées au dossier relogement des sinistrés du séisme, sachant que Sidi-M'hamed a été l'une des communes le plus sévèrement touchée du centre d'Alger eu égard à la vétusté de son parc immobilier, d'une part, et d'autre part, au lancement des chantiers de rénovation inscrits dans le cadre du programme de modernisation de la zone s'étendant de Bab El-Oued à oued El-Harrach initiée par la wilaya d'Alger. Au cas par cas, l'étude a permis de réinscrire tous les biens de la commune dans le registre patrimoine en procédant, dans une première étape, à régulariser la situation des loyers en réajustant les prix jusqu'en 1993 conformément aux délibérations restées sans application depuis cette date. Dans une seconde étape, les loyers ont été réévalués aux prix applicables en 2002. De 2003 à 2005, le prix du mètre carré a été arrêté à 20 DA et à 25 DA à partir du 1er janvier de l'année en cours. Les nouveaux prix des loyers sont désormais applicables pour tous les logements considérés biens de la commune y compris ceux situés dans les cités de Aïn Naâdja, Dergana et Hammamet. S'agissant des logements dits de fonction ou de nécessité de service se trouvant dans les écoles, la municipalité a décidé de faire appliquer les nouveaux loyers à raison de 200 DA par pièce ou chambre. Ces nouvelles mesures concernent parallèlement les locaux commerciaux reconnus comme biens de la commune qu'ils soient dans son territoire ou hors de la commune. Dans le même contexte 134 725 m2, soit plus de 13 ha en poches foncières, ont pu être récupérés au profit de l'APC. Ces surfaces, au nombre de 17 estimées vers la fin des années 1970 à plus de 240 millions de centimes, coûteraient aujourd'hui 20 fois plus. Après avoir connu une dégradation indescriptible et été détournées de leur vocation, les salles de cinéma ont fait l'objet d'une attention particulière. C'est au prix d'une “guerre” judiciaire que l'APC a pu enfin reprendre les cinq cinémas (le Musset, l'Afrique, le Sierra-Maestra, le Caméra et le Français). Les trois premières salles sont actuellement en plein chantier. Elles rouvriront leurs portes, selon le maire, vers la fin de l'année en cours. Cependant, le premier magistrat de la commune n'a pas manqué d'exprimer sa désolation sur la disparition de la sixième salle à savoir Nahda (ex-Mondial). Ce cinéma a connu un détournement pur et simple avant de changer de main à plusieurs reprises pour se voir à la fin morcelé dont une partie sert actuellement de superette. Dans sa décision finale, le conseil municipal a rayé cette salle de son patrimoine avec la remarque suivante : “Elle a été cédée par une commission de la daïra le 20 mars 1990, puis le 25 octobre 1993 respectivement sous les n°3013 et 31993 et ce, en l'absence de toute délibération”. Comme quoi le sort d'une salle d'art et de culture peut être scellé sur une simple décision, laquelle, si elle pouvait être généralisée, aurait conduit tout bonnement à la disparition totale des autres salles de la commune. Dans le même cadre, l'APC a pu également reprendre possession d'un certain nombre d'infrastructures sportives (salle fédérale, salle de boxe, boulodrome, espaces et terrains de sport). Dans le volet éducation, la commune possède 348 classes de cours dont 64 vacantes. 11 d'entre elles ont été transformées en bureaux et 11 autres en logements. Concernant la réorganisation des quatre marchés de la commune (Ali-Mellah, Ferhat-Boussaâd, Réda-Houhou et Mahieddine), l'APC enregistre 1 374 locaux commerciaux et étals fruits et légumes et poissons. De nouveaux prix ont été mis en application à partir de janvier dernier allant de 300 DA/m2 à 1 500 DA/mois pour les étals. Outre cet important volet qui, faut-il le rappeler, a suscité beaucoup de réactions, notamment des indus occupants, l'APC de Sidi-M'hamed a lancé, depuis une année, un nombre important de projets dont le réseau assainissement est l'une des premières préoccupations de la commune sachant que la voirie est très vétuste. Le maire ne veut surtout pas lésiner sur les moyens dès qu'il s'agit de l'intérêt des citoyens. Il fera savoir que près de 4 milliards de centimes ont été alloués dans ce cadre. En plus du volet logement (participatif et social) mis sur les rails dans plusieurs communes (Dar El-Beïda, Khemis El-Khechna, Bordj El-Bahri), l'APC s'attelle à la rénovation et à l'embellissement de la commune. ALI FARÈS