Le spectre des inondations qui ont endeuillé les quartiers de la colonne Randon, de l'Etoile, de Zaâfrania et des cités Oued Edheb et Oued Forcha, en 1979 et en 1982, hante toujours les esprits à Annaba. Les populations de ces quartiers savent qu'elles se trouvent dans des zones menacées par la montée des eaux du fait de leur situation géographique par rapport au niveau de la mer à l'est, pour les uns, et par leur exposition au charriage des débits solides provenant des bassins versants des oueds Boudjima et Kouba, au nord, pour les autres. La ville de Annaba a besoin d'équipements spéciaux et d'infrastructures conséquentes pour se prémunir contre les risques d'inondation. Tout en signalant la précarité du réseau global d'assainissement et du danger que représentent les oueds, qui ceinturent cette agglomération dans sa partie ouest et nord surtout, la direction de l'hydraulique et le wali ont demandé en urgence une enveloppe de 1 250 millions DA pour faire face à la situation. Il est demandé, par ailleurs, la dotation de l'unité locale de l'Office national d'assainissement (ONA) en matériel spécifique, tel que les hydro-cureuses à haute pression et des draglines pour l'entretien et la maintenance des réseaux d'assainissement et d'évacuation des eaux pluviales de la ville de Annaba. On rappellera que cette mission a été confiée à l'ONA par les autorités locales au lendemain des inondations qui ont affecté, pendant plusieurs jours, les quartiers bas de la ville, en décembre 2005 et au début de cette année, après constat de l'inefficience des équipes spécialisées de la commune qui avaient été dépassées par l'ampleur du phénomène. Lesdites équipes sont, d'ailleurs, placées officiellement sous la coupe de l'ONA depuis le mois de janvier 2006. Ce qui semble être la solution idoine, au vu de la désorganisation constatée et dénoncée, unanimement, par les associations de quartier qui s'étaient exprimées, à cette époque, au nom des familles sinistrées et par les membres de la cellule de crise qui avaient suivi les opérations de sauvetage engagées dans les zones inondées. Parallèlement à la réorganisation des moyens humains, le bureau d'études suisse Bonnard et Gardel, sollicité, a préconisé le lancement d'un dispositif de protection de la ville contre les crues, qui consiste en la résorption des points noirs identifiés en fonction de leur récurrence. Les actions prioritaires retenues par la direction de l'hydraulique de la wilaya de Annaba visent le reprofilage et le bétonnage des canaux de ceinture des oueds, la réalisation de bassins de rétention, la construction de galeries et d'ouvrages d'entonnement ainsi que la réalisation de collecteurs et de vannes murales pour la collecte des eaux sur certaines voies d'accès sur le confort du mont de l'Edough, notamment. A. Allia