Invitée par la revue Naqd, Rada Ivekovic, professeur de philosophie à l'université de Saint-Etienne et directrice de programmes au Collège international de philosophie de Paris, a animé, hier, à la Bibliothèque nationale d'Algérie une conférence sous l'intitulé Femme et citoyenneté. D'emblée, Dahou Djerbal, directeur de la revue Naqd, abordera la question des inégalités entre les sexes dans la constitution des sociétés. “Il y a des discours d'inégalités qui définissent les rapports dans les sociétés, notamment la nôtre. L'exemple le plus édifiant : ce qui s'est passé au lendemain de la guerre de Révolution quand les femmes ont été remerciées et n'ont pas eu la même reconnaissance que les hommes, alors qu'elles ont assumé les mêmes rôles pendant les années de guerre.” Rada Ivekovic mettra en exergue les problèmes des rapports homme-femme. “Les discriminations existent dans toutes les sociétés, même les plus modernes, sauf qu'elles sont plus perceptibles dans certaines. Même si mes travaux concernent les sociétés occidentales, je constate qu'il y a du commun.” La conférencière soulignera que les rapports sociaux sont plus déterminés par les rapports politiques et culturels que par les différences biologiques. “Le concept de citoyenneté est un concept politique essentiellement.” Rada Ivekovic est auteur de plusieurs ouvrages dont Le Sexe de la philosophie. Jean-François Lyotard et le féminin (l'Harmattan, Paris 1997), From Gender to Nation (livre collectif avec Julie Mostov, Longo Editore, Ravenne 2002), Le Sexe de la nation (Léo Scheer, Paris 2003). Par ailleurs, la philosophe animera, cet après-midi, une conférence au Centre culturel français d'Alger, ayant pour thème Nation et Différence des sexes. W. L.