Le TPI ne devra pas chômer. Après le décès, controversé, du Serbe Milosevic, décédé dans sa cellule, à La Haye, il a un nouveau client : le Libérien Charles Taylor extradé du Nigeria vers la Sierra Leone, où les forces de l'ONU ont annoncé qu'elles allaient le livrer au Tribunal spécial pour la Sierra Leone où il est inculpé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Arrivé par les armes à la tête du Liberia, Charles Taylor est accusé d'être un des principaux responsables des guerres civiles qui ont ravagé son pays, puis la Sierra Leone voisine, faisant au total plus de 400 000 morts. Malgré cela, l'ex-président, devenu chef de guerre, avait réussi, en août 2003, à négocier un départ en exil, en échange de la fin des combats et de son retrait de la vie politique. Le Nigeria, qui avait alors accepté de l'accueillir, facilitant ainsi la fin du conflit libérien, a, depuis toujours, argué de cet accord pour refuser de livrer Taylor à la justice internationale. De son côté, Ellen Johnson Sirleaf, élue en novembre dernier présidente du Liberia, s'est montrée réticente à traquer un homme capable, à ses yeux, de déstabiliser son pays. Mais face à la volonté américaine, le Nigeria et le Liberia ont plié. Après avoir fait pression sur Sirleaf pour qu'elle exige le transfert de Taylor, il a été rappelé au président nigérian, en visite à Washington, que son pays serait tenu pour responsable d'une disparition de l'ex-dictateur. D. B.