Une amélioration “significative” due aux recettes pétrolières, mais également aux actions de réduction de la dette extérieure. Le secteur bancaire a connu, courant 2005, 15% de croissance en termes de financement de l'économie avec un taux de transformation des ressources de l'ordre de 50%. L'annonce a été faite par Karim Djoudi, ministre délégué à la Réforme financière, lors de l'émission Questions de l'heure, hier, sur les ondes de la Chaîne III. Karim Djoudi a présenté les grandes lignes de la réforme financière, les réalisations et les chantiers en cours. Le secteur a enregistré durant la même période un stock avoisinant les 1 700 milliards de crédits, dont 45 à 46% au bénéfice du secteur public. Pour l'année 2005, le secteur privé a eu la part du lion puisqu'il a bénéficié d'un concours allant de 80 à 85%. Le taux de transformation de la ressource en emploi reste en deçà des potentialités. “Globalement, le système collecte plus de ressources, octroie plus de crédits et a besoin de trouver plus de clients”, a expliqué Karim Djoudi. Quant aux critiques formulées à l'égard des banques publiques à ce sujet, le ministre rappellera que “la banque n'a pas une automaticité en matière de crédits”. L'environnement économique doit être, dira-t-il, fortement apprécié pour calculer le risque crédit et ne pas affecter les équilibres internes. Les retards enregistrés dans le traitement des dossiers Ansej, Cnac ou microcrédits, sont dus aux “difficultés” rencontrées par les établissements bancaires pour “traiter la multitude” de dossiers. “Les choses sont en train de s'améliorer au niveau des banques pour traiter de manière plus spécifique les dossiers”, ajoutera Karim Djoudi. Globalement, le ministre délégué chargé de la Réforme financière a estimé que le bilan des banques publiques est assez positif. En premier pour avoir réalisé ce qui leur était imparti dans le cadre de la réforme, ainsi que pour l'assainissement et la diversification de leur portefeuille. Par ailleurs, le nouveau système de télécompensation bancaire devrait être opérationnel d'ici le mois de juin. Il doit apporter de l'efficacité, de la célérité et de la traçabilité dans le traitement des opérations. Pour le ministre chargé de la mise en œuvre et du suivi du projet, “il n'y a pas eu réellement de retard”. Le nouveau système de paiement est actuellement en “phase de test”. D'ici un mois ou deux, le secteur engagera totalement les opérations de télécompensation. Les réserves de change ont franchi à la fin février un nouveau palier. Elles ont atteint, selon Karim Djoudi, le chiffre record de 61 milliards de dollars. Une amélioration “significative” due aux recettes pétrolières, mais également aux actions de réduction de la dette extérieure. Quant à la convertibilité totale du dinar, le ministre a estimé que “le risque serait trop grand pour l'économie nationale”. Et ce, d'autant que la stabilité macroéconomique doit au préalable se renforcer sur plusieurs années, que les recettes algériennes augmentent et se diversifient. L'exportation algérienne doit également prendre son essor et provoquer un besoin international dans la mesure où le produit algérien doit susciter l'intérêt du marché. Samar Smati